Le 4 mai, la journée d’action des infirmières anesthésistes a été, à nouveau, largement suivie. Roselyne Bachelot s’est engagée par écrit à reconnaître le niveau master pour leur formation d’ici la fin 2010. Première réunion de négociation lundi.
« Bachelot, au cachot », « Roselyne, démission »… mardi dernier, les slogans scandés par les Iade dans les rues de France témoignaient d’une tension toujours vive au sein de la spécialité. Comme lors des deux premières journées d’action, les 11 et 30 mars, les manifestants réclamaient la reconnaissance du grade de master pour les Iade, et une plus forte revalorisation que celle prévue par le protocole du 2 février dernier (lire ici).
En effet, les grilles laissent augurer un écart de rémunération moins élevé qu’avant entre les IDE et les infirmières spécialisées. « Le risque est que l’attractivité professionnelle soit complètement bafouée ! avertit Agnès Moreaux, porte-parole du collectif lyonnais. La pénurie de médecins anesthésistes est déjà réelle. On fait tout pour qu’il y ait une pénurie d’Iade. Or notre spécialité s’apprend, c’est la sécurité des patients qui est en jeu. »
Intervention des CRS
Si à Lyon, la manifestation n’a rassemblé qu’une centaine de personnes (1), l’intersyndicale Snia-CGT-Sud a estimé que l’appel à la grève avait été suivi à 90% à l’échelle nationale, et compté « 2000 Iade environ » dans la manifestation parisienne sur 7700 Iade recencés dans la fonction publique hospitalière (2). Dans la capitale, le cortège a défilé jusqu’au ministère de la Santé. Après un parcours réalisé dans une ambiance plutôt bon enfant, l’arrivée avenue de Ségur été mouvementée : des œufs ont été lancés contre l’édifice ministériel et les CRS sont intervenus pour contenir la colère des manifestants.
La délégation reçue par les conseillers du ministère a reçu la promesse de l'ouverture de discussions dès lundi 10 mai. Elle a également obtenu l’engagement écrit d’aboutir rapidement à la reconnaissance d’un niveau master. Dans une lettre adressée à Marie-Ange Saget, la présidente du Snia, Roselyne Bachelot estime: « Je ne doute pas que nous y parviendrons, et ce avant la fin de l’année 2010. »
En réponse, vendredi, le syndicat a déploré l’absence dans ce document de deux points qui, selon lui, auraient dû être actés : « Rien ne figure sur une réouverture de négociations salariales, ni sur la pénibilité. » Les syndicats demandent en effet que soient menées des discussions sur la pénibilité de la fonction d’Iade et le déroulement des carrières. « Cependant, poursuit le communiqué, la réunion prévue lundi prochain est officiellement confirmée. » D’ores et déjà, les représentants des Iade, également soutenus par des syndicats de médecins (Snphar-E et Smarnu), assurent qu’ils ne se laisseront pas endormir.
Lise Kipman et Claire Pourprix (à Lyon)
Photo : Lise Kipman
1- Les manifestants ont fait état, comme lors des journées d’actions précédentes, de nombreuses assignations dans les services.
2- Source: avis du député UMP Jacques Domergue, 24 février 2010.