Ibode : le compte n'est pas bon

21/03/2013

Ibode : le compte n'est pas bon

Une enquête menée par deux associations professionnelles montre que la majorité des infirmières exerçant dans les blocs opératoires ne sont pas des Ibode.

Seules 42 % des infirmières exerçant dans les blocs opératoires sont des Ibode, selon une enquête menée en 2012 par l’Unaibode et l’AEEIBO (1) auprès des directeurs de soins d’établissements publics et privés, et dont les résultats ont été dévoilés mi-février. Objectif des deux associations professionnelles : identifier les infirmières travaillant dans les blocs opératoires et secteurs associés et connaître le nombre d’Ibode.

254 établissements ont répondu, ce qui représente 2 363 salles d’opération. Au total, 3 780 IDE et 2 732 Ibode y exercent. Un ratio insuffisant, selon Brigitte Ludwig, présidente de l’Unaibode. « Il faudrait être au moins à 80 % d’Ibode au bloc opératoire pour augmenter la qualité des soins », estime-t-elle.

La proportion d’Ibode est très hétérogène. Elle peut varier de 80-90 % à moins de 10 %, selon les politiques de formation continue des établissements. « Avec les départs en retraite, le nombre d’Ibode formées apparaît très en deçà des besoins. Les écoles sont remplies au tiers de leur capacité », précise-t-elle.

Une formation coûteuse

Divers éléments peuvent expliquer cette désaffection : lieux de formation parfois éloignés, différences salariales minimes entre une IDE et une Ibode, coût de formation important pour les hôpitaux dans un contexte de retour à l’équilibre. Pour autant, l’enquête montre que certains établissements cherchent à recruter des infirmières spécialisées pour assurer la qualité des soins.

« Avec les travaux en cours sur les actes exclusifs pour les Ibode, nous espérons que les hôpitaux seront encore plus demandeurs de professionnels formés », continue Brigitte Ludwig. Les négociations entre Ibode, ministère de la Santé et chirurgiens sur la reconnaissance d’actes exclusifs, par exemple la possibilité pour les soignantes de réaliser des sutures sur prescription, devraient aboutir fin mars. La suppression des deux ans d’expérience avant l’entrée en école d’Ibode, validée par le Haut Conseil des professions paramédicales (HCPP), est attendue. Cela permettrait d’augmenter le nombre d’infirmières spécialisées formées et éviterait ainsi que des soignantes sans expérience exercent dans les blocs.

Quant à la reconnaissance du diplôme d’Ibode au grade de master, elle est suspendue aux résultats des missions d’évaluation des formations paramédicales, confiées par les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur et de la recherche à l’Igas et l’Igaenr (2).

Joëlle Maraschin

 


1- Union nationale des associations d’infirmiers de bloc opératoire diplômés d’État (Unaibode) et Association des enseignants des écoles d’infirmiers de bloc opératoire (AEEIBO).
2- Inspection générale des affaires sociales (Igas) et Inspection générale de l’administration de l’Éducation nationale et de la recherche (Igaenr).

 

Article paru dans L'Infirmière magazine n°319, daté du 15 mars.

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