Ifsi : le point sur le maintien ou le report des rentrées de février 2009 dans le cadre de la réforme de la formation

Plusieurs Instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) pourraient reporter d’un semestre leurs dates de concours et leur date de rentrée de manière à pouvoir appliquer les nouveaux programmes en cours d’élaboration.
Ainsi l’Ifsi d’Agen a-t-il déjà décidé d’annuler sa rentrée de février 2009 pour la reporter à septembre 2009. Les aspirants étudiants en soins infirmiers de cette ville de Midi-Pyrénées ne passeront donc pas l’épreuve d’admissibilité le 8 octobre comme initialement prévu, mais « au printemps 2009 » comme le précise le répondeur de l’Ifsi d’Agen, pour une rentrée en première année alignée sur tous les autres Ifsi de la région, en septembre 2009 avec des programmes flambants neufs. En revanche, les étudiants de deuxième et troisième année, eux, rentreront en février comme d’habitude. Les dates exactes de concours et de rentrée en première année ne sont pas encore connues.
Dans les pays de la Loire, les sept Ifsi dont la rentrée était prévue en février 2009 (Chateaubriant, Saumur, Cholet, Nantes, CHU Angers, Saint-Nazaire et Mayenne) ont fait une demande auprès de la Direction régionale des affaires sanitaires et sociales (Drass) pour pouvoir décaler leur rentrée à septembre 2009. Contrairement à ce qui a pu être annoncé, le Conseil régional et la Drass de Nantes n’ont pas encore donné leur accord, ce qui commence à devenir problématique dans les Ifsi concernés où le personnel est débordé de communications téléphoniques d’étudiants inquiets. « En toute logique, nous souhaitons que la rentrée de février soit reportée à septembre de manière à pouvoir rentrer directement dans les nouveaux programmes, plutôt que de recommencer une année sur les anciens programmes, mais apparemment, les tutelles régionales ne sont pas d’accord », déplore-t-on à l’Ifsi de Cholet. « Ce qui est sûr, c’est que les dates seront maintenues ou reportées de la même manière pour tous les Ifsi de la région», assure-t-on, en espérant que la décision tombe vite car « plus on avance dans le temps, plus il sera difficile de faire face si c’est maintenu ».
A la Drass des pays de la Loire, on n’est pas bavard sur le sujet. Marie-Odile Galant, conseillère pédagogique régionale, confirme juste qu’aucune décision n’a encore été arrêtée. « Je pense qu’elle sera prise bientôt », a-t-elle déclaré, mais pas cette semaine car le directeur régional « n’est pas là ».
Plus d’une quinzaine d’autres Ifsi dans toute la France, faisant leur rentrée en février, sont potentiellement concernés par un éventuel report de rentrée, mais n’en ont pas fait la demande pour l’instant. Il n’existe pour l’heure aucune consigne au niveau national dans un sens ou dans l’autre.
Sans se dire clairement favorable à une modification du calendrier des Ifsi qui entraînerait un trou d’un semestre dans la scolarité des étudiants, la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi) note qu’un report des rentrées de février à septembre 2009 serait « cohérent ». En effet, la Fnesi réclame depuis longtemps l’intégration des formations infirmières au système universitaire pour pouvoir ensuite les inscrire dans le cadre du processus de Bologne d’harmonisation européenne des diplômes (modèle dit du « LMD » -Licence-Master-Doctorat-, utilisation de « crédits européens », facilitation de la mobilité des étudiants et des professionnels au sein de l’Union européenne). « Etant donné que nous demandons d’inscrire les formations dans le processus de Bologne, les rentrées de février ne sont plus utiles et celles de septembre ont vocation à être généralisées pour mettre tout le monde au même niveau et avoir un système de formation unique, de septembre à juin, fonctionnant par semestres, avec deux mois de vacances comme les autres étudiants », estime Livia Lainé, présidente de la Fnesi.
Quoi qu’il en soit, le nombre de places ouvertes en première année d’études préparatoires au diplôme d’Etat d’infirmier pour l’année scolaire 2008-2009 a été fixé par le ministère de la Santé à 30.342. Le détail de la répartition régionale de ces places est précisé dans l’arrêté ministériel du 20 juin 2008. Le plus gros contingent est logiquement attribué à l’Ile-de-France avec 6.540 places et le plus faible à Mayotte qui n’en dispose que de 20.
C. A.