La ministre de la Santé Roselyne Bachelot s’est réjouie mercredi des progrès enregistrés dans la lutte contre les infections nosocomiales. "Il y a un an, nous avions 300 établissements qui ne suivaient pas ces infections dans les blocs opératoires. Ils ne sont plus que 162", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse. "Près de 85% des établissements surveillent désormais les infections du site opératoire. Tous indices confondus, la proportion des bons et très bons établissements a ainsi doublé, atteignant désormais les 48%", a-t-elle ajouté. A cette occasion, le ministère a publié son classement 2007 des établissements de santé (consultable sur http://www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr/actualite-presse/presse-sante/dossiers-presse/infections-nosocomiales-nouvelles-mesures-lutte-classement-etablissements-sante.html?var_recherche=classement%20hopitaux).
Ces bons résultats s’expliquent en partie par l’augmentation de l’utilisation de solutions hydro-alcooliques. "La part des établissements obtenant une bonne ou une très bonne note dans ce domaine est passée de 11% en 2006 à près de 25% en 2007", s’est félicitée Mme Bachelot, qui a annoncé l’organisation d'une nouvelle journée "hygiène des mains" le 5 mai prochain.
Pas de quoi se reposer sur ses lauriers pour autant. La ministre, qui souhaite que la France joue un rôle d’avant-garde dans la prévention des infections nosocomiales en Europe, a tout de même déploré que 162 hôpitaux et cliniques restent à la traîne. "Les établissements qui n'assurent pas le suivi de ces infections du bloc opératoire sont sur une liste parce que nous souhaitons travailler en toute transparence vis-à-vis du public, qui a droit à ces informations", a-t-elle ajouté.
Egalement présent à la conférence de presse, le Pr Didier Houssin, directeur général de la santé, a mis deux bémols : la trop lente progression de la vaccination anti-grippe chez les personnels soignants, et le faible recours au masque en cas de bronchite. Des mesures dont l’incidence sur la prévalence des infections nosocomiales a été reconnue, mais qui se heurtent à « des difficultés culturelles, comme ce fut le cas pour le port des bijoux », a déploré la ministre.
Considérant la transparence et la publication de chiffres comme « le meilleur levier pour faire avancer les équipes », la ministre a également demandé l’élaboration d’un nouvel indice sur les staphylocoques dorés à la méticilline (SARM), une des infections nosocomiales les plus répandues. Elle a par ailleurs insisté sur la nécessité d'observer de près l’ensemble du parcours de soin du patient, et d’étendre le programme de prévention à tous les secteurs de soins tels l’hospitalisation à domicile et la médecine de ville.
Cette méthodologie devrait d’ailleurs s’appliquer à l’ensemble du système de soins. La ministre a fait part de sa volonté de mettre en place très prochainement de nouveaux indicateurs, accessibles au grand public, pour appréhender au mieux la qualité et la sécurité du système hospitalier. « Je veux sortir encore davantage de la culture du secret et faire accepter l’évaluation », a-t-elle déclaré. Une dizaine d’indicateurs nationaux seront donc présentés au mois de mars.
Claire Angot