Infirmier correspondant Samu : un nouveau statut pour la prise en charge des urgences | Espace Infirmier
 
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04/03/2024

Infirmier correspondant Samu : un nouveau statut pour la prise en charge des urgences

Depuis la publication d’un arrêté du 29 décembre 2023, les infirmières libérales peuvent intégrer le statut des correspondants Samu au même titre que les médecins. Elles doivent cependant se former et répondre à des prérequis listés dans un référentiel, rendu public fin janvier. 

 

 

L’objectif avec la création du statut de correspondant Samu est de réduire le temps d’accès à un service de médecine d’urgence dans les territoires reculés, en permettant la délivrance des premiers soins par des médecins et désormais des infirmières, sur sollicitation du 15, en attendant l‘arrivée de la Structure mobile d'urgence et de réanimation (Smur). L’ouverture du statut aux infirmières permet de compléter la réponse aux patients face à la problématique de désertification médicale. « Nous sommes environ 120 000 infirmiers libéraux répartis sur l’ensemble du territoire avec, pour gage de réussite, la nécessité d’assurer la continuité des soins », rappelle Jean-François Bouscarain, président de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) infirmiers Occitanie, qui a participé à la rédaction du référentiel de formation pour les ICS. Et de poursuivre : « Les Idel ont démontré à plusieurs reprises leur capacité à être sollicitées dans le cadre de la permanence des soins ambulatoires, ne serait-ce que pendant la crise sanitaire. C’est aussi le cas actuellement, dans certaines régions, où elles peuvent être sollicitées la nuit par les aides-soignantes d’Ehpad, pour des prises en charge de résidents et ainsi éviter des passages aux urgences. La profession n’a plus à prouver qu’elle peut être intégrée dans des dispositifs variés. »

Le profil des infirmiers correspondants Samu

L’infirmier correspondant Samu (ICS) est un soignant de premier recours volontaire, formé et équipé pour répondre à l’urgence. Devenir ICS implique un contrat d’engagement conclu entre l’infirmier aspirant à la fonction, l'Agence régionale de santé (ARS) et le centre hospitalier siège du Samu-Centre 15. L’ICS est déclenché par le SAMU-SAS et reste sous la responsabilité du médecin régulateur, en attendant la présence médicale sur les lieux de l’intervention, l’objectif étant, en fonction de la qualification de l’urgence, d’envoyer les bonnes personnes, au bon moment pour le bon soin. « Je n’ai aucun doute sur le fait que les Idel vont être volontaires pour remplir ce rôle », fait savoir Jean-François Bouscarain.

La formation des infirmiers

« Avant de devenir ICS, les compétences des infirmiers doivent toutefois être renforcées car dans le domaine de l’urgence, les techniques évoluent souvent et rapidement », poursuit le président de l’URPS. Les missions de l’ICS reposent ainsi sur des compétences acquises et entretenues avec comme prérequis une Attestation de formation aux gestes et soins d’urgence (AFGSU) de niveau 2 à jour. Il doit aussi suivre une formation initiale de quatre jours et, en complément, un stage ou une période d’immersion de 35 heures minimum en structures d’urgence de l’hôpital siège du Samu du territoire. L’ICS devra également suivre chaque année, deux jours de formation supplémentaire, sous forme de recyclage.

Les formations doivent notamment permettre à l’ICS de travailler en autonomie en l’absence de médecin SMUR ou correspondant Samu, et avec les professionnels présents ; de recueillir les éléments anamnestiques, cliniques, paracliniques ; de transmettre le bilan en reprenant les éléments clés et en utilisant les outils de communication adaptés ; d’utiliser les outils de télémédecine ; d’assurer la surveillance permanente du patient ; ou encore de respecter les protocoles organisationnels et de prises en soins. L’ICS sera doté d’un sac d’intervention lui permettant de répondre rapidement aux objectifs et compétences qui lui sont propres.

« Avant la mise en œuvre concrète des ICS, il faut encore réfléchir à leur inclusion dans la permanence des soins ambulatoire et à la traçabilité des actes avec l’usage des outils informatiques, prévient Jean-François Bouscarain. Des arbitrages doivent encore être effectués. Nous devrions être opérationnels d’ici un an. » Et de conclure : « Cette possibilité offerte aux infirmières montre qu’un certain nombre de professionnels ont compris qu’il fallait tirer notre métier vers le haut. »

Laure Martin

Pour lire l’intégralité du référentiel

https://www.samu-urgences-de-france.fr/medias/files/Re%CC%81fe%CC%81rentiel_ICS.pdf

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