Infirmière de réa et H1N1 : ça grippe | Espace Infirmier
 
16/11/2009

Infirmière de réa et H1N1 : ça grippe

La pandémie grippale met en lumière le manque chronique d’infirmières de réanimation dans les services.

« Traditionnellement, l’hiver est une période extrêmement chargée pour les services de réanimation. Durant quatre mois, le taux d’occupation des lits est proche de 100% », déclare le Pr Bertrand Guidet, président de la Société de réanimation de langue française (SRLF). En marge d’un point presse qui a précédé la 6e conférence de consensus organisée sous l’égide de la SRLF et de la Société française d’anesthésie et de réanimation (SFAR), et qui se tiendra les 19 novembre prochain à Paris (1), le médecin s’est interrogé sur l’impact que pourrait générer l’augmentation de l’épidémie de grippe H1N1 sur le fonctionnement des services de réanimation.

La filière semble déjà sous tension puisqu’une étude de la direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (Dhos), publiée en juillet dernier, montrerait qu’elle a perdu quelque 1 000 lits au cours des trois dernières années. Ainsi, alors que l’Allemagne ou la Belgique comptent une vingtaine de lits de réanimation pour 100 000 habitants, la France peine à en dénombrer huit pour la même population. « Si l’on a à prendre en charge de 15 à 20 % de patients supplémentaires, il va falloir imaginer des solutions », prévient le réanimateur.

Iade, Ibode… IRDE ?
L’une d’elles consisterait à augmenter la capacité des unités. Mais des facteurs limitants existent : insuffisance de lits et de matériel et, surtout, manque chronique d’infirmières de réanimation. D’ailleurs, dans l’éventualité de l’aggravation de l’épidémie de grippe H1N1 « le ministère de la Santé recense actuellement les infirmières qui ont travaillé dans ces services au cours des trois dernières années et qui seraient susceptibles, sur la base du volontariat, de venir renforcer les équipes. Mais cette option ne peut répondre que partiellement au problème », indique Bertrand Guidet. « En revanche, implicitement, c’est une reconnaissance de leur spécialisation… », note le médecin. Un sous-entendu à peine voilé pour dire que les infirmières ont peut-être une carte à jouer pour faire reconnaître leur qualification. Aux côtés des Iade et des Ibode, à quand les infirmières de réanimation diplômées d’État ?

En attendant, d’autres infirmières pourraient être mobilisées pour venir suppléer leurs collègues de réanimation. Elles se verraient alors confier des tâches non spécifiques à la prise en charge de patients en réanimation.

Françoise Vlaemÿnck

1- « Mieux vivre la réanimation », Espace Marceau. 12, avenue Marceau, 75008 Paris. Pour en savoir plus, www.srfl.org.

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