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07/02/2024

Infirmière en pouponnière : une mission difficile mais passionnante

Depuis maintenant 35 ans, Irène Koper prend soin des enfants en difficulté ou en danger confiés par mesure administrative ou judiciaire au foyer pouponnière de la Maison départementale de l’enfance et de la famille du Calvados. Elle apprécie tout particulièrement la prise en charge globale proposée, en pluridisciplinarité.  

C’est le hasard des remplacements qui a fait découvrir la pouponnière à Irène Koper. Diplômée de 1987, elle a commencé sa carrière au sein de différents services des centres hospitaliers du Calvados. Après la chirurgie digestive, la gériatrie ou encore le bloc opératoire, elle fait un remplacement au foyer pouponnière du département. C’était en 1989. Depuis, elle n’en est jamais partie. « Je ne connaissais pas du tout ce service et n’avais pas notion de la protection de l’enfance, se souvient-elle. Mais j’avais très envie de travailler avec les enfants, et ce depuis mes études. » Séduite par le poste, elle passe à l’époque, le concours de la fonction publique, pour devenir titulaire.

Suivi médical et actions de prévention

38 enfants âgés de 0 à 6 ans sont accueillis à la pouponnière du Département à la suite d’un placement judiciaire ou d’une mesure administrative, car ils ne sont plus en sécurité aux côtés de leurs parents. « Il s’agit de placements temporaires dans un contexte d’urgence, le temps d’évaluer la situation au sein du foyer, et de déterminer si l’enfant retourne auprès de ses parents ou s’il doit continuer à faire l’objet d’une mesure de protection dans un lieu plus pérenne, le plus souvent au sein d’une famille d’accueil », explique Irène Koper. La pouponnière devient alors temporairement son lieu de vie pour environ six mois. Les enfants de moins de trois ans sont accompagnés toute la journée par l’équipe éducative au sein du foyer pouponnière tandis que ceux de plus de trois ans sont scolarisés dans des écoles de proximité.

Dans les premiers jours qui suivent l’accueil d’un enfant, une visite médicale d’entrée est effectuée en présence des parents, sollicités à chaque décision importante concernant la santé de leur petit. « Lors de cette visite, nous effectuons avec le médecin, le point sur les pathologies, les antécédents, les vaccins ou encore l’alimentation de l’enfant, énumère Irène Koper. Il est également pesé et mesuré. »

Ensuite, pendant toute la durée de présence de l’enfant, l’infirmière s’occupe de son suivi médical, notamment celui des pathologies pédiatriques contagieuses ou non (varicelle, bronchiolite, gastro-entérite, otites) en prévoyant des consultations si nécessaire. « Nous assurons le suivi de la santé des enfants comme il faut le faire pour tout petit,précise-t-elle. Je peux par exemple être amenée à les conduire chez des spécialistes tels qu’un ORL, ophtalmologue, dermatologue, cardiologue ou encore orthopédiste. Les enfants du foyer ne sont pas confrontés à des problématiques médicales spécifiques à leur situation familiale, si ce n’est éventuellement concernant l’hygiène bucco-dentaire. »Irène Koper assure d’ailleurs, en parallèle, des missions de prévention auprès des plus grands enfants, justement sur l’hygiène bucco-dentaire ou le rapport au corps, en expliquant l’utilité de prendre soin de son corps, de ses dents et d’avoir une bonne alimentation.

Une prise en charge pluridisciplinaire

Face aux petits, son approche est identique à celle à adopter avec tous les enfants : respectueuse et douce. « Cependant, ces enfants peuvent avoir perdu confiance en l’adulte, souligne l’infirmière. Ils sont pour la plupart en situation d’insécurité et affichent des craintes à venir vers nous. Notre approche est donc plus délicate, car un vrai travail de confiance doit être mené vis-à-vis d’eux. »

Pour offrir une prise en charge adaptée à ces enfants ayant souvent vécu des situations dramatiques, Irène Koper peut suivre des formations, communes à l’équipe, sur la bientraitance, le lien ou encore la gestion de l’agressivité. « J’assiste également à des formations individuelles sur le développement de l’enfant, sa psychologie ou encore sur le maintien du lien enfant-parent », donne-t-elle en exemple.

L’ensemble des prises en charge, notamment complexes, sont également partagées au cours des réunions pluridisciplinaires, qui réunissent les médecins, psychologues, orthophonistes, psychomotriciens, puéricultrices, éducateurs spécialisés, auxiliaires de puériculture ou encore éducateurs de jeunes enfants. « Nous n’avons pas à juger les familles et restons centrés sur l’intérêt de l’enfant, insiste-t-elle. Je suis dans le respect de l’autre avant tout, prenant en compte que certaines personnes ont des parcours de vie particulièrement difficiles. » Et de conclure : « Le travail en équipe pluridisciplinaire est particulièrement enrichissant et justifie en grande partie les raisons pour lesquelles j’exerce au sein de la Pouponnière depuis le début de ma carrière. J’apprécie également le côté humain de la prise en charge et le suivi dans son entièreté des enfants. Travailler au sein de la protection de l’enfance n’est pas facile mais c’est un travail au combien passionnant. »

Laure Martin

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