29/01/2010

Infirmières de la fonction publique: plusieurs syndicats ont déjà rejeté le protocole

Sur les huit organisations qui ont pris part à la négociation, quatre, pour le moment, ont signifié qu’elles n’étaient pas prêtes à négocier l’abandon de la retraite à 55 ans en échange du passage en catégorie A.

 

Deux semaines après avoir reçu le protocole d’accord proposé par le ministère de la Santé, FO et la CFE-CGC ont rejeté partiellement le texte, tandis que la CFDT et SUD l'ont rejeté dans son intégralité.

Le document est divisé en six volets qui peuvent autoriser des signatures séparées. La CFDT santé-sociaux, qui s'était déclarée hostile à une dispersion du protocole d'accord en plusieurs volets, a rejeté mercredi en bloc l'ensemble du texte après avoir consulté ses adhérents. « Ce protocole, c'est plus de pénibilité pour plus de salaire, le gouvernement se trompe de diagnostic », a déclaré sa secrétaire générale, Nathalie Canieux.

« Compte tenu du contexte européen, l'entrée dans le dispositif LMD (licence, master, doctorat) était inéluctable », ajoute Nathalie Canieux. « Exiger une monnaie d'échange [la suppression du droit à un départ à la retraite à 55 ans, ndlr] n'est pas loyal. » Le syndicat ne comprend pas davantage qu'on « isole » le dossier des retraites dans la fonction publique hospitalière du dossier global sur les retraites.

Discours présidentiel ambigu

Force ouvrière, elle, a décidé de ne pas signer les volets 1, 2 et 3 du protocole d'accord, qui portent sur les mesures statutaires et salariales des infirmiers et cadres de santé et plus généralement des corps paramédicaux.

Ces trois volets font en effet référence au « droit d'option », en vertu duquel les infirmières auront le choix entre un passage en catégorie A avec un départ à la retraite différé à 60 ans ou le maintien dans un espace statutaire rénové de la catégorie B avec un droit de départ à la retraite qui reste à 55 ans.

« Certes, nous notons des avancées qui ne sont pas négligeables en termes indiciaires mais nous maintenons la position que nous avons défendue depuis le départ », a expliqué Didier Bernus, secrétaire général de la branche des services de santé, rappelant que son syndicat avait menacé de ne pas signer un texte ne reconnaissant pas la pénibilité de la profession infirmière et donc le maintien de la catégorie active.

« D'un côté, nous avons les déclarations de Sarkozy [le chef de l’Etat a déclaré lundi soir sur TF1 que la question de la pénibilité serait rediscutée avec les syndicats, ndlr] et de l'autre, on nous retire ce qui est considéré comme une reconnaissance de la pénibilité [à savoir un départ à la retraite à 55 ans], nous sommes en proie au doute », a fait remarquer Didier Bernus.

L'organisation syndicale signera en revanche les volets 4, 5 et 6 qui concernent le reclassement des personnels administratifs, techniques, ouvriers et socio-éducatifs dans le nouvel espace statutaire de la catégorie B, l'accompagnement de l'allongement des carrières et l'amélioration des conditions de travail des personnels paramédicaux et enfin les spécialisations et accès aux masters et doctorats.

Pétition lancée

La CFE-CGC, qui a envoyé un questionnaire à l'ensemble de ses adhérents, ne signera pas les volets 1, 2, 3 et 4, a précisé le secrétaire général du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI, affilié à la confédération), Thierry Amouroux.

Il y a eu « rejet massif des volets statutaires et [un] avis favorable sur les pistes d'amélioration des conditions de travail et de perspectives de carrière », déclare le syndicat dans un communiqué. Pour la CFE-CGC, « l'âge de départ en retraite est fonction de la pénibilité, non du salaire ». « Par ailleurs, pas un centime ne sera versé avant décembre 2010, date [à laquelle] les infirmières auront une revalorisation de seulement sept à 10 points. Les infirmières spécialisées et les cadres de santé devront, elles, attendre juillet 2012. »

Le SNPI affirme avoir reçu copie de 6 234 signatures de la pétition adressée à Roselyne Bachelot et rappelle qu'il s'est associé à la Coordination nationale infirmière (CNI) et au Syndicat national des infirmiers conseillers de santé (Snics) pour l'envoi d'une carte-pétition au président de la République, Nicolas Sarkozy.

De son côté, le syndicat SUD santé-sociaux a rejeté vendredi le protocole d'accord, affirmant ne pas être au courant d'une signature possible en plusieurs volets, a annoncé son représentant Jean-Marie Sala. « La suppression de la catégorie active constitue un recul », a-t-il déclaré, estimant également que la revalorisation salariale était « insuffisante ».

La CFTC-santé et sociaux devait se prononcer vendredi mais son président Bernard Sagez, interrogé par l'Agence de presse médicale (APM), ne cachait pas que les prises de position « étaient très partagées » et que la question des retraites posait « un gros problème ».

Enfin, la CGT, qui organise depuis plusieurs jours des assemblées générales, se prononcera mercredi sur le texte, qui a suscité à plusieurs reprises sa désapprobation, en particulier sur son versant retraite.

(Avec APM)

 

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