Infirmières en grève à Angers

09/06/2011

Infirmières en grève à Angers

Au centre de cancérologie Paul Papin, plus de neuf infirmières sur dix  se sont mises en grève afin d’obtenir revalorisation de leur mission.

Depuis lundi 6 juin, des banderoles sont accrochées sur les grilles du centre de cancérologie Paul Papin d’Angers. Les grévistes se sont installés sur le parking où se garent les ambulances et les taxis transportant les patients. « C’est un mouvement de grève illimité », explique Sylviane Dujour, infirmière en poste depuis 28 ans dans l'établissement. « Nous avions fait un premier débrayage le 9 mai avant de déposer un nouveau préavis de grève à la direction. »

Un collectif d’infirmières a été créé pour l’occasion. « Plus de 92% des infirmières en CDI se sont mobilisées », précise Céline Chevreul, infirmière en hospitalisation de jour. La grogne ne date pas d’hier : depuis la fusion de Paul-Papin avec le centre René Gauducheau de Nantes, qui a donné naissance en janvier 2011 à l’Institut de cancérologie de l’Ouest (ICO), les relations entre le personnel et la direction se sont tendues. «  On nous demande toujours plus et ce, sans contrepartie », proteste Céline Chevreul.

Une reconnaissance statutaire de leur diplôme bac+3
Les infirmières ne digèrent pas la manière dont est géré le personnel : « Certaines d’entre nous ont été nommées "expertes" sans que l’on sache les critères d’évaluation. Même les "nominées" n’ont pas compris ! »,  s’indigne Sylviane Dujour. Un cas par cas jugé arbitraire, qui provoque un malaise au sein des équipes. Le changement de catégorie s'accompagne en effet d’une revalorisation du salaire d’environ 80 euros par mois. 

Cela dit, si la rémunération fait aussi partie des revendications, ce n’est pas la requête principale : « Ce qu’on veut en premier lieu, c’est une reconnaissance de notre diplôme à bac+3, et donc, concrètement, passer  d’un statut de technicien qualifié à celui de technicien hautement qualifié, explique Christelle Ferchaud, infirmière de nuit. 

Négociations en cours au niveau national
Pour le moment, la direction de l’établissement angevin n’a pas plié. Pour Ronan Dubois, directeur général adjoint de l’ICO, en charge des relations humaines, la décision d’une reconnaissance de diplôme ne peut venir qu’au niveau national. Et il précise que cette négociation est actuellement en cours au sein du groupe hospitalier Unicancer, qui réunit les vingt centres de lutte contre le cancer de l’Hexagone.

En attendant, le centre Paul Papin fonctionne au ralenti depuis le début de la semaine. Une partie des consultations a été repoussée. Les patients, eux, se montrent compréhensifs, n’hésitant pas à signer une pétition de soutien. « On ne voulait pas faire grève, on culpabilise face aux patients », confie Christelle Ferchaud. « Mais la direction ne  nous entend pas. » Dès le premier soir, celle-ci a dû réquisitionner des infirmières grévistes afin d’assurer les soins les plus urgents. Aujourd’hui, après quatre jours, le mouvement continue à Angers et la direction semble vouloir camper sur ses positions. Aucun autre centre du groupe n’a pour le moment rejoint la contestation.
Texte et photo : Jean-Michel Delage

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