Infirmières référentes, qui êtes-vous?

23/02/2011

Infirmières référentes, qui êtes-vous?

Un sondage vise à mieux cerner les missions et l’identité de cette catégorie de professionnelles de santé.

Nombre d’infirmières ont été mandatées pour créer un poste de référente dans leur établissement, ou nourrissent ce projet. C’est l’un des tout premiers résultats du sondage complété par près de 200 participants de la 15e Conférence nationale des plaies et cicatrisations, le 18 janvier à Paris.

Ce questionnaire vise à savoir, entre autres, si les postes de référentes sont occupés à temps complet ou partagé, et dans quel lieu d’exercice (en libéral, en centre hospitalier, dans le privé, en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes etc.). Autre interrogation : quelle(s) forme(s) prend cette pratique ? La référente exerce-t-elle seulement au sein de son service ? En première ligne, c’est-à-dire au chevet du patient, ou en deuxième ligne, son éclairage profitant d’abord à une autre professionnelle ? Peut-elle aussi être consultante projet, sollicitée par exemple pour un audit ou une évaluation de pratiques professionnelles ? Enfin, joue-t-elle, de temps en temps, le rôle de formatrice ?

Un savoir supplémentaire
Deux questions portent sur la formation suivie par la référente elle-même, dans le domaine des plaies et en pédagogie. L’occasion de voir si la référente possède un savoir supplémentaire lié à des qualifications – le savoir pouvant aussi être lié à l’expérience. Suffit-il, par exemple, d’avoir assisté à un congrès pour devenir référente sur un sujet donné ?

Aujourd’hui, les définitions de la référente sont souvent floues, les dénominations multiples, le terme peut-être galvaudé. On parle de référente douleur, de référente plaies et cicatrisations, de référente en hygiène ou encore en psychiatrie. Un coup d’œil aux offres d’emploi où apparaît le mot « référente » le confirme : cette notion désigne « tout et son contraire », comme le relève l’infirmier Pascal Vasseur. Le sondage, initié par Sylvie Palmier (1), référente plaies et cicatrisations depuis une dizaine d’années au CHRU de Montpellier, vise donc à mieux cerner les missions et l’identité des infirmières dites « référentes ».

Passer à l’écrit
Un tel travail permettrait aussi de différencier cette appellation d’autres termes comme « correspondante », « agent multiplicateur » (au Canada) ou « experte ». Pour certains, l’experte a franchi un pas de plus que la référente, en termes de formation notamment. Peut-être également par la production de travaux écrits.

Coucher un savoir sur le papier s’avère nécessaire pour construire et transmettre la connaissance, « montrer de quoi on est capable, valoriser les compétences acquises et les sciences infirmières », explique Pascal Vasseur, qui se présente lui-même comme infirmier (méthodologiste ou consultant) expert. C’est d’ailleurs par écrit que Sylvie Palmier doit rendre compte prochainement des enseignements du sondage, dans le Journal des plaies et cicatrisations. Et elle aimerait faire de l’IDE référente un sujet de recherche en soins infirmiers. L’idéal serait d’en trouver une définition commune, harmonisée. Une définition qui, en quelque sorte, fasse référence.

Texte et photo: Mathieu Hautemulle

1 - Contact : s-palmier@chu-montpellier.fr

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