Surmenage, insatisfaction, pessimisme... les pays changent, mais les maux sont les mêmes, révèle une étude britannique.
Les infirmières françaises ne sont pas les seules à broyer du noir. C’est ce que révèle une étude publiée le 20 mars dernier par le British medical journal of medicine. Au cours des cinq dernières années, plus de 61 000 infirmières exerçant dans près de 1100 hôpitaux répartis dans douze pays d’Europe* et aux Etats-Unis, ont été interrogées sur leurs conditions de travail et sur leur satisfaction personnelle. Les résultats sont révélateurs d’un mal-être au travail qui dépasse les frontières.
L’étude montre ainsi que le sentiment de surmenage est très répandu chez les infirmières, notamment en Grèce (78 % des sondées), au Royaume-Uni (42 %), en Irlande (41 %) ou en Pologne (40 %). Les soignantes américaines ne sont pas mieux loties (35 %). Seules les infirmières néerlandaises (10 %) semblent relativement épargnées par ce « burn-out » généralisé.
47% des infirmières grecques prêtes à démissionner
Conséquence : de nombreuses infirmières déclarent ne pas être satisfaites de leur travail. C’est le cas des Grecques (56 %), des Irlandaises (42 %), des Anglaises (39 %), ou encore des Espagnoles (38 %). 49% des infirmières grecques et finlandaises affirment même avoir l’intention de démissionner dans l’année.
En Grèce toujours, 47 % des soignantes estiment que la qualité des soins qu’elles prodiguent est mauvaise. En Allemagne et aux Pays-Bas, 35 % des professionnelles portent le même jugement. Une grande majorité des sondées, tous pays confondus, ne pensent pas que la politique de gestion de leur établissement est à même de résoudre les problèmes des patients : en Belgique, Finlande, Grèce, Pologne, Espagne et aux Pays-Bas, elles sont plus de 80 % à en douter. Outre Atlantique, la confiance dans le management hospitalier est partagée par à peine 57 % des infirmières. Bref, l’herbe n’est pas plus verte ailleurs.
Aveline Marques
*Pays-Bas, Grèce, Suisse, Allemagne, Pologne, Espagne, Royaume-Uni, Irlande, Finlande, Norvège, Belgique et Suède. La France n’a pas pris part à l’étude.