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L’Union régionale des professionnels de santé (URPS) infirmiers Auvergne-Rhône-Alpes, en lien avec les tutelles, a développé une expérimentation opérationnelle pour l’été, permettant aux infirmières libérales de répondre aux demandes de soins non programmés.
« Face à la crise des urgences, nous tirons la sonnette d’alarme, martèle Philippe Rey, président de l’URPS. Nous voulons que les consultations de soins de premier recours soient reconnues et financées pour les Idels. » L’infirmière libérale est de plus en plus appelée par les patients chroniques ou sollicitée au décours des visites chez les patients, car ces derniers n’ont plus accès aux médicaux libéraux pour les soins non programmés. Une demande qui risque de croître avec l’été et son lot de brûlures à la suite d’une soirée barbecue ou de tiques logées dans la peau, alors même que les urgences sont en crise et, de manière générale, toujours engorgées.
Téléconsultation et premiers gestesEn attendant cette reconnaissance, l’URPS a travaillé avec le Service d’accès aux soins (SAS) du CHU de Grenoble, et le concours de l’Agence régionale de santé et de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) de l’Isère, à l’élaboration d’une expérimentation pour le pays voironnais (Isère) reposant sur une coordination dans le domaine de la permanence des soins et des soins non programmés.
Dès lors qu’une personne appelle le 15 pour une urgence, si la première évaluation médicale estime que l’objet de l’appel n’est pas une urgence mais requiert une visite afin de « lever le doute », le SAS peut déclencher une visite infirmière non programmée. « Il appelle alors le numéro unique de notre Service infirmier d’orientation (SIO) doté d’une plateforme d’adressage, IdeLine, pour déclencher une demande d’intervention, explique Philippe Rey. Nous contactons alors l’une des Idels d’astreinte pour qu’elle se rende au domicile du patient. » Une fois sur place, l’Idel met en place une téléconsultation avec l’urgentiste ou SOS médecin. Au décours de cette téléconsultation, elle peut être amenée à effectuer un certain nombre de gestes sur prescription à distance : une injection d’antalgique, une réhydratation, etc. « Cette expérimentation ne s’adresse qu’aux patients ayant besoin d’un rendez-vous non programmé et ne pouvant pas se déplacer dans une maison médicale de garde ou chez un médecin généraliste », précise Philippe Rey.
Une extension de l’expérimentationActuellement, une douzaine d’Idels ont accepté d’être d’astreinte. Elles sont rémunérées 50 euros par jour d’astreinte auxquels s’ajoutent le déplacement et les actes effectués à domicile, dont la facturation est cumulable de manière dérogatoire dans le cadre de cette expérimentation. Celle-ci fera l’objet d’un premier bilan en septembre/octobre, afin de s’assurer de son intérêt dans le cadre du parcours de soins et du désengorgement des urgences.
Dans la Loire, un projet similaire est en cours d’écriture. L’intervention de l’infirmière devrait « se limiter » à une « évaluation médicale après élimination des critères de gravité » au domicile du patient, sans réalisation de soins.
Laure Martin
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