Étudiante en Master 1 de santé publique à l’université de Saint-Etienne, Pauline Bourdin a été élue le 7 octobre, à la tête de la Fédération nationale des étudiants en sciences infirmières (Fnesi). Elle partage avec Espace Infirmier son engagement pour les étudiants en soins infirmiers et la profession.
J’ai suivi mes études à l’Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) du CHU de Saint-Etienne. J’ai été diplômée en juillet 2023. J’ai ensuite postulé à un Master 1 Santé publique, dans le parcours « éducation et promotion de la santé », toujours à Saint-Etienne. J’ai obtenu une année de césure à la suite de mon élection à la présidence de la Fnesi. Je débuterai donc mon Master l’année prochaine. Il m’est important de le suivre afin d’approfondir mes connaissances dans le domaine de la prévention, de disposer de plus grandes possibilités d’actions et de leviers dans le cadre de mon activité future. Cela correspond aussi à ma vision du système de santé, trop centré sur le curatif. Je sais que mes stages dans le cadre de mon Master vont me faire découvrir de nouveaux terrains d’exercice. Mais mon objectif est avant tout de pouvoir monter des projets en prévention et promotion de la santé.
Qu’en est-il de votre engagement au sein de la Fnesi ?A l’origine, je ne faisais que suivre l’actualité de la Fnesi sur Instagram et un peu par hasard, on m’a proposé de rejoindre l’association locale de mon Ifsi, qui avait besoin d’une secrétaire. J’ai accepté sans vraiment savoir à quoi m’attendre, et tout s’est enchaîné. J’ai assisté à un événement organisé par la Fnesi au niveau national, et je me suis totalement retrouvée dans les valeurs, dans cet engagement autour des conditions de formation des étudiants, le tout accompagné de beaucoup de bienveillance. Lors de ma deuxième année d’Ifsi, j’ai été, au niveau local, chargée de la représentation. J’ai administré la Fnesi dans les temps démocratiques notamment pour prendre des décisions qui sont ensuite portées à l’échelle nationale. L’année dernière, je me suis engagée au sein du bureau national en tant que vice-présidente en charge de la défense des droits et de la lutte contre les discriminations. Cela m’a permis d’assurer de nombreuses représentations. Il était important pour moi de poursuivre et d’accroître cette défense des droits des étudiants. D’où ma candidature à la présidence. Je m’engage pour les étudiants avant tout. La Fnesi a été créée pour défendre leurs droits et nous entendons continuer l’action menée jusqu’alors.
Justement, quels sont les chantiers à venir ?Nous allons bien entendu poursuivre les travaux enclenchés par les précédents bureaux avec, au premier rang, la refonte du référentiel de formation des étudiants en sciences infirmières. Nous travaillons avec les tutelles, les universités et les régions sur ce sujet. Il nous est fondamental d’introduire de nouvelles thématiques notamment autour du bien-être, de la transition écologique, du numérique ou encore les langues. Nous n’apprenons que l’anglais, et certains étudiants estiment ne pas progresser voire régresser ; ce n’est pas possible. Et pourquoi ne pas introduire l’enseignement de la langue des signes, si important pour l’exercice de notre futur métier…
Nous voudrions par ailleurs que notre modèle d’enseignement soit uniquement basé sur le modèle universitaire, c’est-à-dire avec des unités d’enseignements (UE) davantage transversales et non tubulaires. Nous en avons 59, c’est énorme ! La maquette devra aussi être révisée et construite de manière à favoriser la mobilité internationale, si enrichissante pour le cursus d’un étudiant mais difficile à mettre en œuvre actuellement.
Nous allons également poursuivre les travaux sur l’intégration universitaire car aujourd’hui, ce modèle hybride nous empêche d’être pleinement intégrés et nous rencontrons des problématiques d’accès aux services et aux droits étudiants. A titre d’exemple, nous n’avons aucune garantie d’une poursuite d’études en M1.
Nous souhaitons aussi développer des outils d’orientation en Ifsi. Nous travaillons avec les universités et le rectorat sur ce sujet, et l’une de nos vice-présidentes se consacre à cette thématique.
Enfin, nous continuons notre vigilance sur les frais illégaux encore demandés par 80 établissements, sur l’entrée en vigueur de la réforme de la bourse alors que des régions ont annoncé publiquement qu’elles ne l’appliqueraient pas, et nous poursuivons nos projets d’innovation sociale à l’échelle locale. Nous portons d’importants enjeux.