L’Agence de biomédecine a publié en août son troisième rapport annuel, portant sur les données de 2006 dans le domaine de l’assistance médicale à la procréation (AMP) et de 2007 pour les greffes d’organes.
Sur 119.000 tentatives d’assistance médicale à la procréation (AMP) enregistrées en 2006, 20.042 bébés sont nés, soit un taux de succès légèrement inférieur à 17%. Ces naissances, qu’elles soient issues d’une insémination, d’une fécondation in vitro (Fiv) avec ou sans micro-injection ou d’un transfert d’embryons congelés, représentaient 2,4% des naissances enregistrées en France cette année-là.
L’insémination reste la méthode la plus fréquemment utilisée avec 54.000 cycles en 2006, suivie de la FIV avec 51.000 cycles. Le transfert d’embryons n’a concerné que 14.300 cycles. La plupart des tentatives d’AMP se font avec les gamètes des deux membres du couple. Seuls 6% des cas font intervenir des spermatozoïdes ou des ovocytes issus d’un don (respectivement 1.122 et 106 naissances en 2006).
Malgré une politique de transfert d’embryons plus prudente que par le passé, avec en moyenne deux embryons transférés à chaque fois, le taux d’accouchements multiples reste supérieur à 20%. Le taux de transferts multiples supérieurs à deux embryons tend à baisser et s’établit à 15,8% du total des transferts.
Au 31 décembre 2006, quelque 176.000 embryons étaient conservés dans les centres français d’AMP dont plus de la moitié (52%) seront transférés pour répondre au projet parental du couple à l’origine de leur conception. Quant aux autres embryons, ils peuvent, avec l’autorisation du couple, soit être accueillis par d’autres couples, soit être cédés à la recherche. En 2006, 60 embryons ont ainsi été transférés à d’autres couples. Dix naissances s’en sont suivies.
D’une manière générale, « les taux de grossesse et d’accouchement semblent s’améliorer », souligne le rapport. En 2005, 123 000 tentatives ont abouti à 19.026 naissances, soit 15,46% de succès contre 16,82% l'année suivante. Si le nombre total de recours à l'AMP n'a cessé d'augmenter de 2002 à 2005 (108.410 en 2002, 114.081 en 2003, 117.278 en 2004), il a baissé en 2006. "Cela signifie qu'on atteint le plateau d'activité", selon François Thépot, adjoint du directeur médical et scientifique de l'Agence de biomédecine.
A signaler, l’entrée d’un nouvel indicateur dans l’édition 2007 du rapport: le taux d’implantation. Ce taux sert à mesurer les chances moyennes qu’un embryon transféré s’implante. Il était de 16% en 2006.
En ce qui concerne les greffes d’organes, l’augmentation constante de l’activité se confirme avec le chiffre inégalé de 4.666 organes greffés en 2007 dont 253 provenant de donneurs vivants.
Rappelons qu’il existe trois types de donneurs : les personnes décédées en état de mort encéphalique, les décédés par arrêt cardiaque et les donneurs vivants. La moyenne d’âge des donneurs prélevés se stabilise à 50 ans.
En 2007, 168 établissements rétablis sur tout le territoire français exceptés neuf départements, ont déclaré à l’Agence de biomédecine 3.147 donneurs potentiels décédés en état de mort encéphalique, soit 2,6% de plus qu’en 2006. Parmi ces donneurs potentiels, 1.562, soit la moitié, ont effectivement été prélevés, en augmentation de 8,3% par rapport à l’année précédente, ce qui porte le taux national à 24,7 prélèvements par million d’habitants. Cette hausse est en partie liée à la baisse du taux d’opposition passé pour la première fois sous la barre des 30% (28%), même si l’opposition du défunt ou de la famille demeure la première cause de non prélèvement.
Depuis octobre 2006, 10 centres pilotes sont habilités à prélever des organes sur des donneurs décédés par arrêt cardiaque. En 2007, des prélèvements de reins ont été réalisés sur 39 de ces donneurs et 42 greffes rénales s’en sont suivies.
En ce qui concerne les donneurs vivants, l’activité n’a pas progressé : 235 greffes de rein et 18 greffes de lobe de foie.
C. A.