Ce lieu d’histoire, jugé coûteux par l'administration des Hôpitaux de Paris, pourrait dans un avenir proche laisser la place à des expositions itinérantes dans les établissements.
Depuis sa dernière exposition temporaire, qui s’est achevée le 4 juillet, le musée de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris a fermé ses portes au public. Il s’agit officiellement d’effectuer des travaux de réfection dans une des salles du rez-de-chaussée de l’hôtel de Miramion. Mais quand les travaux seront achevés, ce qui est prévu pour la fin octobre, les expositions temporaires ne reprendront pas.
Après son toilettage, la salle de réception de cet hôtel particulier du XVIIe siècle servira pour des événements internes de l’AP ou sera louée pour des manifestations extérieures. Elle ne sera accessible au public qu’à certaines occasions, comme la Nuit blanche. Les expositions temporaires du musée drainent pourtant un public important. La dernière, consacrée à l’humanisation de l’hôpital (lire notre article) a attiré plus de 20 000 visiteurs en huit mois.
Au compte-goutte?
Quant à la collection permanente, au premier étage, elle ne sera plus visible qu’une fois par semaine. Cette partie du musée est très fréquentée par les Ifsi et par les lycées préparant aux carrières sanitaires et sociales. Selon une source proche du musée, 700 établissements, répartis sur l’ensemble du territoire, fréquentent le lieu et 175 demandes de visites sont en attente de réponse pour la rentrée.
Chaque jour, le musée reçoit entre cinq et dix demandes de visites supplémentaires, auxquelles il ne peut répondre. Si l’administration maintient sa décision ne n’ouvrir la collection permanente qu’une fois par semaine, le musée devra trier ses visiteurs. Avec le risque, à terme, de voir la demande se tarir, arguent les défenseurs du lieu.
Ce musée a été créé dans les années 1930 afin de collecter les pièces d’établissements hospitaliers n’ayant plus les moyens de les conserver. Ses douze employés et ses actions représentent un budget d’un million d’euros, c’est-à-dire 0,015 % du budget de l’AP-HP. Visiblement trop pour l’administration, qui envisage plutôt de développer des expositions itinérantes dans les hôpitaux. Une pratique qui demande une grande disponibilité de la part des équipes des hôpitaux concernés et des investissements importants afin de protéger les œuvres, répliquent les défenseurs du musée.
Parmi eux, l’Adamap (1) dénonce un plan d’économies mené dans une vision à court terme et sans concertation. Ses représentants affirment: « Il nous semble inquiétant de priver les professionnels et la population de l’histoire des pratiques de santé à un moment où cette préoccupation est partagée par l’ensemble des citoyens. » L’association a mis en ligne une pétition consultable sur le site www.adamap.fr.
Marie-Capucine Diss
1- Association des amis du musée de l’AP-HP.
Photo issue du site Wikipedia Commons.