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La Caisse nationale de l’Assurance Maladie (Cnam) a rendu public, le 18 juillet, son rapport Charges et Produits pour 2025, composé de 30 recommandations visant à réduire les dépenses tout en garantissant l’accès aux droits et aux soins des usagers du système de santé. Les infirmières libérales impliquées...
Le rapport Charges et Produits, présenté tous les ans par l’Assurance maladie courant juillet, vise à éclairer les politiques de santé publique et contribue à l’élaboration du projet de loi de financement de la sécurité sociale de l’année suivante. Cette année, elle formule de nouvelles mesures fortes d’économies, puisque face à un déficit qui reste significatif et pourrait s’élever à 11,4 milliards d’euros en 2024, elle entend atteindre 1,56 milliard d’économies en 2025. Les principaux champs d’action sont la prise en charge des pathologies chroniques (80 millions d’euros), la lutte contre les fraudes et les abus (420 millions d’euros) et surtout la pertinence et l’efficience de soins (1,06 milliard d’euros).
Les infirmières concernées
Les 30 propositions formulées s’appuient, pour certaines, sur des dispositifs ayant déjà fait la preuve de leur efficacité dans certaines régions ou certains pays. Parmi elles :
- en lien avec les professionnels de santé concernés (médecin, infirmiers, pharmaciens), lutter contre le gaspillage des produits de santé, tels que les pansements, qui tendent à s’accumuler chez les patients. L’Assurance maladie propose ainsi de limiter à 7 jours la première délivrance de pansements et produits nécessaires au traitement des plaies, puis de permettre à l’infirmière d’adapter la prescription au juste besoin du patient ;
- pour les patients atteints d’une maladie chronique cardiovasculaire ou associée (insuffisance cardiaque, diabète, maladie rénale chronique, maladie coronarienne et BPCO), systématiser le dépistage régulier des autres pathologies. Cette mesure implique de permettre aux professionnels de santé réalisant Mon Bilan Prévention, notamment aux infirmières, d’orienter les patients vers un dépistage du diabète et de la maladie rénale chronique, et de permettre aux Infirmières en pratique avancée (IPA) de réaliser le dépistage de la BPCO (spirométrie) ;
- augmenter la participation au dépistage organisé des cancers (colorectal, sein et utérus) par des prises de contact en direct avec les publics éloignés du système de santé, en permettant aux sages-femmes et aux infirmières libérales (Idel) de remettre le kit de dépistage du cancer colorectal aux patients, et aux Idel dûment formés de réaliser le frottis de dépistage du HPV ;
- mieux prévenir, évaluer et soigner la douleur chronique, afin d’être vigilant face aux risques d’addiction inhérents au traitement par opioïdes ;
- lutter contre les inégalités sociales en santé à travers une approche spécifique de la santé des femmes, mais aussi des jeunes issus de l’Aide sociale à l’enfance, dont l’état de santé est plus dégradé à l’âge adulte.
La décision du législateur de prendre en compte les propositions de l’Assurance maladie sera connue à l’automne, lors des discussions portant sur la LFSS 2025 au Parlement.