L’eczéma atopique décodé : reconnaître la pathologie et conseiller le patient !

L'eczéma atopique, aussi appelé dermatite atopique, est une maladie inflammatoire de la peau récidivante. Elle est provoquée par une réponse immunitaire excessive à une agression de l’épiderme. Non contagieuse, elle évolue par poussée et provoque une sécheresse de la peau, des plaques rouges et des démangeaisons1 . Le diagnostic est posé après un examen clinique du patient et son interrogation. Le médecin s’attardera sur l’aspect des lésions qui peut être différent selon la phase en cours :

● Plaques rouges squameuses et prurigineuses ;

● Présence de petites vésicules ;

● Croûtes jaunâtres ;

● Taches rouges et lisses couvertes de pellicules.

Le questionnement du patient met le plus souvent en évidence des antécédents familiaux dans 50 à 80 % des cas2 . De nombreuses études ont en effet confirmé cette prédisposition génétique des personnes atteintes. Le gène relatif à une protéine de la peau, la filaggrine, jouerait un rôle clé dans le déclenchement de la maladie.

L’examen clinique et l’interrogation du patient peuvent être complétés par un bilan allergique. Certaines allergies et l’asthme favorisent, en effet, le développement de l’eczéma atopique. Les poussées peuvent survenir après un épisode de stress ou une inflammation de la peau liée à l’utilisation d’un produit inadapté. De plus en plus fréquent en Europe, l’eczéma atopique est favorisé par certains allergènes, substances chimiques ou micro-organismes. Plus l’épiderme est agressé, plus le risque de poussée est élevé !

Les poussées d’eczéma atopique se traitent par crèmes à base de corticoïdes. Conseillez à vos patients d’en appliquer une grande quantité pour stopper efficacement les crises. Ces dernières peuvent, en outre, être espacées en limitant les facteurs d’inflammation de l’épiderme. A ce titre, quelques bonnes habitudes permettent de mieux gérer cette pathologie cutanée :

● utiliser un savon (ou gel douche) doux et adapté aux peaux sèches ;

● choisir un shampoing contre l’eczéma et le psoriasis ;

● éviter les cosmétiques industriels agressifs ;

● privilégier le lait démaquillant ou l’eau micellaire ;

● adopter une lessive et un adoucissant non agressif ;

● installer un adoucisseur d’eau ;

● éviter les bains et limiter la durée des douches à 5 min ;

● bannir l’eau trop chaude (régler la douche à 35°) ;

● supprimer les tissus agressifs de la garde-robe ;

● s’essuyer très rapidement après le sport ;

● limiter dans le logement tous les allergènes ;

● protéger la peau du froid et de la chaleur excessive ;

● manger sainement ;

● cultiver la sérénité et éviter le stress.

Il peut être tentant d’utiliser certaines huiles essentielles (camomille, bois de Bô, Cèdre de l’Himalaya) ou huiles végétales (huile de Calendula ou de Millepertuis) contre l’eczéma atopique. En tant qu’infirmier, veillez à rappeler aux personnes concernées que ces produits naturels n’ont pas vocation à se substituer aux traitements prescrits par le médecin traitant.

En présence de symptômes évocateurs, l’infirmier orientera le patient vers son médecin pour confirmer le diagnostic. Lorsque l’eczéma atopique est avéré, l’infirmier s’attachera à rappeler les bonnes habitudes qui réduisent la fréquence des poussées !

(1) Ameli.fr - https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/eczema-atopique/reconnaitreeczema-atopique

(2) Inserm - https://www.inserm.fr/dossier/dermatite-atopique-eczemaatopique/

Référence(s) bibliographique(s) : Ruenger, Thomas M. (Doctorant en sciences médicales, Université Georg-August de Göttingen), Dermatite Atopique (Eczéma), 2023