L’EFS approuve l’ouverture du don du sang aux homosexuels
Longtemps réticent, Jacques Hardy, président de l’Établissement français du sang, reconnaît que les critères imposés aux donneurs n’étaient « plus adaptés ».
« Il faut passer de la notion de “population à risque” à celle de “comportement à risque”. » Jacques Hardy, président de l’Établissement français du sang (EFS), emboîte le pas de Roselyne Bachelot, qui a annoncé le 7 décembre l’ouverture imminente du don du sang aux gays, qui en étaient exclus par une circulaire de 1983.
Jacques Hardy a affirmé ne pouvoir que « se réjouir » que le cercle de donneurs soit élargi, soulignant que les nouvelles dispositions ne devaient pas se faire « au détriment de la sécurité transfusionnelle ».
« Si l’on regarde les données épidémiologiques, on constate que le taux de prévalence est cent fois supérieur chez les hommes homosexuels que dans l’ensemble de la population. On doit en tenir compte », a-t-il ajouté.
Néanmoins, il ne convient pas « d’exclure des gens au seul motif de leur orientation sexuelle », a estimé Jacques Hardy. Selon les dispositions actuelles, un homme ayant eu une fois dans sa vie des relations sexuelles avec un autre homme était exclu du don du sang, même en cas de test VIH négatif. « Ces critères ne sont plus adaptés », a estimé Jacques Hardy.
Le président de l’EFS a par ailleurs récusé l’idée de « fichage » des homosexuels par les établissements de transfusion. Les personnes s’étant présentées à un don du sang étaient répertoriées dans des fichiers informatiques centralisés, avec le motif du refus le cas échéant. « Ces informations étaient anonymisées et ne pouvaient être consultées que par un médecin », a indiqué Jacques Hardy.
A.L.G.
À découvrir
Toutes nos formations pour les professionnels de santé.