L'emploi dans secteur médico-social ne connaît pas la crise | Espace Infirmier
 

28/11/2013

L'emploi dans le secteur médico-social ne connaît pas la crise

Si, dans le secteur sanitaire, le nombre d’emplois n’a quasiment pas progressé entre 2007 et 2012, le médico-social continue à se développer et à recruter. C’est ce que révèle l'enquête emploi 2012, présentée lors du congrès de la Fehap, début novembre.

Après 30 ans de croissance ininterrompue, les créations d’emploi dans la branche sanitaire, sociale et médico-sociale privée à but non lucratif (quelque 700 000 professionnels, 20 000 établissements) tendent à se stabiliser depuis 2011. L’enquête emploi 2012 (1) montre également une concentration croissante des établissements du fait des restrictions budgétaires et des nouvelles contraintes réglementaires.

Moins de tension

Au nombre de 70 000, les aides-soignantes (AS) représentent près de 10% de l'effectif de la branche. Les 49 000 infirmières représentent 7% de l'effectif total; 21% dans les établissements sanitaires, devant les AS (14%), les ASH (8%) et les médecins spécialistes (4%). Les comparaisons avec la précédente enquête de 2007 montrent que certains métiers sont en perte de vitesse, tels les Iade/Ibode (-13 %), alors que d’autres renforcent leur poids, tels les AS (+50 %), les psychologues (+32 %) ou les ergothérapeutes (+29 %).

En matière de recrutements, la tension s’est relâchée. Des difficultés demeurent dans certaines régions ou pour certains métiers, en particulier ceux du soin : kinés, orthophonistes, AS -notamment en Ehpad, IDE, médecins psychiatres, ergothérapeutes... « L'Ile-de-France, la frange de l’Ain (près de la frontière Suisse), le Sud-Est, le Finistère apparaissent, entre autres, comme des zones sinistrées pour le recrutement d'IDE », a précisé Florence Leduc, présidente adjointe de l’Observatoire et directrice de la formation et de la vie associative à la Fehap (2). Pour y remédier, la Fédération a mis en oeuvre une politique d’attractivité, vantant « ses conditions de travail, ses postes en CDI, ses valeurs, son mode d’exercice, sa politique de formation, comme celle d’infirmière coordinatrice (Idec) en Ssiad ou en Ehpad », a-t-elle souligné.

Usure professionnelle

L’équilibre entre les trois grandes filières – soins, éducatif et social, fonctions support – n’a pas été modifié par rapport à 2007, les emplois se répartissant de façon quasi identique. En revanche, l’enquête 2012 montre un renforcement des métiers de la dépendance, avec un nombre d’AS qui a progressé fortement et qui devrait encore s’accroître. Les métiers de la rééducation (kinés, psychomotriciens, ergothérapeutes) et des assistants de soins en gérontologie prennent une importance grandissante.

Enfin, si en 2007 la question du remplacement des départs à la retraite était sensible, l’enquête 2012 fait émerger celle de l’usure professionnelle: un salarié sur deux a atteint ou dépassé 45 ans. Un enjeu sur la deuxième partie de carrière dont devront s’emparer sans tarder les ressources humaines de la branche.

Valérie Hedef-Capelle



1- Enquête menée par l’Observatoire prospectif des métiers et des qualifications de la branche sanitaire, sociale et médico-sociale privée à but non lucratif, et par l’Unifaf (Fonds d'assurance formation de la branche sanitaire, sociale et médico-sociale privée à but non lucratif) auprès des établissements adhérents. Synthèse générale et déclinaisons régionales consultables ici.
2- Fehap : Fédération des établissements hospitaliers d’aide à la personne privés non lucratifs.

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