Malgré les engagements du ministère de la Santé et de différentes collectivités locales en sa faveur, le réseau mutualiste provençal reste dans une impasse financière. Le tribunal de grande instance a renvoyé l’affaire au 9 août. L'audience de la dernière chance ?
Le suspense continue concernant le devenir du Grand conseil de la mutualité (GCM), dont la procédure de redressement judiciaire a débuté fin 2011. Reçu en audience par le tribunal de grande instance de Marseille, ce mardi 26 juin, le réseau de santé provençal a obtenu un nouveau délai. Mais l’étau se resserre. Le juge a renvoyé l’affaire au 9 août, tout en soulignant les difficultés de trésorerie de l’institution. Rien de très rassurant du point de vue de Hélène Honde, déléguée CGT. « Cette nouvelle audience vise, à nouveau, à vérifier l’état de trésorerie du Grand conseil, explique la syndicaliste. Si rien ne change d’ici là, cela reviendra incontestablement à la fermeture de toutes les structures de soins du réseau. »
Trois millions d’euros à trouver
Le GCM gère onze centres mutualistes et une clinique qui reçoivent quelques 200 000 usagers des Bouches-du-Rhône, et emploie près de 1 200 salariés. De quoi susciter une large émotion au sein du personnel et de la population (voir, ci-dessous, nos articles précédents), qui dénoncent le plan de redressement proposé par la direction*. Le dialogue entre les parties ne semble pas près de s’améliorer. D’autant que le comité d’entreprise a déposé un référé pour réclamer l’annulation des décisions prises par la direction pour manque de concertation. Les syndicats estiment inacceptables le changement de statut des médecins mutualistes, qui seraient désormais payés à l’acte, et l’éventuelle vente de la clinique Bonneveine. Une affaire dans l’affaire que la justice doit trancher le 20 juillet.
En attendant ces jugements, les uns et les autres tentent encore de sauver les meubles. « Nous irons chercher les euros un à un s’il le faut, prévient Hélène Honde. Nous avons interpellé le ministère et les collectivités locales qui s’étaient engagées pour soutenir le réseau. » Dans un premier temps, pour résorber la trésorerie, il faut près de trois millions d’euros. A voir si un généreux donateur se manifestera à temps. La Marseillaise évoque, en effet, l’existence d’un « financeur local » qui aurait pris contact avec le tribunal…
Marjolaine Dihl
*Notre rédaction a sollicité une réaction de la part de la direction du Grand conseil de la mutualité. Sans réponse pour le moment.