05/12/2008

L’HAD, un modèle à valoriser

Par son passage éclair * aux 12e journées nationales de l’hospitalisation à domicile, organisées le 2 décembre par la Fédération nationale des établissements d’HAD (Fnehad) à Paris, la ministre de la santé tenait à réaffirmer son «soutien à l’hospitalisation à domicile». Roselyne Bachelot a souligné la nécessité de «valoriser ce modèle de prise en charge» capable non seulement de «maintenir les personnes dans leur milieu de vie» mais aussi de «désengorger les hôpitaux».


En réponse à la présidente de la Fnehad, Elisabeth Hubert, qui alertait dans son discours d’ouverture sur « une utilisation abusive des mots hospitalisation à domicile par des acteurs de santé qui n’ont aucune des caractéristiques et qui n’offrent aucune des garanties d'un établissement de santé », Roselyne Bachelot a lancé l’idée d’une appellation protégée «HAD» distinguant ses activités des prestations de service à domicile. Gage de respectabilité, la Haute autorité de santé (HAS) réalise actuellement un «référentiel des indications de prise en charge en HAD» et l’Institut national du cancer (Inca) est chargé de publier des recommandations sur les chimiothérapies par voie orale.


Côté financement, deux groupes de travail dépendant de la Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (Dhos) se consacrent respectivement au codage de l’activité et au périmètre des groupes homogènes de tarifs (GHT). Enfin, à partir de janvier, un recueil des données des coûts sera lancé auprès d'une trentaine d’établissements volontaires, ce qui devrait permettre d’élaborer une échelle nationale des coûts (ENC) spécifique à l’HAD et aboutir à la publication d’un référentiel de coûts d’ici fin 2010.


Au cours des échanges qui ont suivi avec la presse, la présidente de la Fnehad s’est félicitée de cette reconnaissance de l’HAD comme «une offre de soins à part entière au même titre que l'hospitalisation conventionnelle ou la pratique ambulatoire». Elle a rappelé l’ouverture des structures d’HAD à la formation des étudiants en médecine et la coopération accrue entre professionnels de santé que ce système permet, ouvrant à «une possible expérimentation de transfert de tâches». La vigilance reste toutefois de règle pour la fédération, notamment en ce qui concerne un volet bien précis du projet de loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) : «la constitution de maisons ou de pôles de santé pluridisciplinaires et la coopération accrue entre professionnels libéraux ne doit pas apparaître comme un substitut à moindre prix de l’HAD». Elisabeth Hubert s’est également félicitée du protocole d’accord signé fin novembre entre la Fnehad et quatre syndicats d’infirmiers libéraux (cf. actu du 21/11). Des modalités de collaboration que d’autres professions (ergothérapeutes, kinésithérapeutes et pharmaciens) «réclament à leur tour. Nous n’allons pas nous en plaindre : mieux vaut être victime de son succè » résume la présidente.
C.M .
* la visite à la Maison de la mutualité a été écourtée pour cause de modification de l’emploi du temps de la ministre, qui devait rejoindre Nicolas Sarkozy au centre spécialisé d’Antony (Hauts-de-Seine). Plus d’infos sur l’actualité psy sur espaceinfirmier.com

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