L'hospitalisation privée, un secteur « fragile »

Avec 1097 cliniques et hôpitaux, accueillant 8,8 millions de patients, le secteur privé représente 34 % de l'activité hospitalière française. Un secteur dont la situation économique reste « fragile », selon le rapport sectoriel, portant sur l'année 2011, que vient de dévoiler la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP).

En 2011, le chiffre d'affaires du secteur s'élevait à 13,1 milliards d'euros, contre 12,9 milliards en 2010. Une hausse plus marquée pour les établissements de SSR (+3,4 %) et de psychiatrie (+4,7 %), qui ont bénéficié de nouvelles autorisations d'activités, que pour le secteur MCO (+2,4 %).

54 560 infirmières

Mais, « dans un contexte de stagnation tarifaire et de progression continue des charges », la rentabilité d'exploitation était en baisse de 16 %. Un quart des établissements étaient déficitaires. La proportion monte à 32 % pour les cliniques MCO. C'est, toutefois, moins qu'en 2010 -respectivement 28 et 35 %.

L'emploi reste « dynamique », avec des effectifs en hausse. En 2011, l'hospitalisation privée comptait plus de 154 000 salariés, dont 78 % de soignants. 88,6 % des professionnels paramédicaux étaient en CDI cette année-là ; les femmes représentaient un peu plus de 85 % des effectifs et 35,9 % avaient moins de 35 ans.

Le secteur privé employait 54 560 infirmières : 46 698 IDE (+4 % par rapport à 2010), 3 147 cadres (+2 %), 2 320 Ibode (+3 %), 952 infirmières de secteur psychiatrique (-5 %), 620 puéricultrices (+4 %), 461 Iade (-6 %) et 362 directeurs de soins (+1 %). Reste à savoir si ce dynanisme du marché de l'emploi privé s'est poursuivi en 2012, année qui a vu apparaître un chômage inhabituel chez les jeunes infirmières diplômées.

Des Ifsi adossés à l'hospitalisation privée ?

Dans son rapport 2013, la FHP insiste une nouvelle fois sur la nécessité de créer des Ifsi « rattachés à l'hospitalisation privée ». A ce jour, c'est le cas du seul Ifsi de l'Association éducative pour l'hospitalisation privée en Languedoc-Roussillon, situé à Castelnau-le-Lez.

« Une fois qualifiés, les personnels formés s'orientent plus naturellement vers le type d'établissements qu'ils ont côtoyé durant leurs études, plaide la FHP. Ils auront, donc, davantage tendance à aller occuper un emploi dans un établissement de l'hospitalisation publique, d'autant que les enseignements - essentiellement dispensés par des professionnels y exerçant - sont principalement centrés sur les spécificités de l'hôpital public, méconnaissant celles de l'hospitalisation privée. »

Aveline Marques