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06/07/2021

L’obésité en France a doublé depuis 1997

L’enquête ObEpi-Roche 2020 réalisée par Odoxa avec le concours scientifique de la Chaire santé de Sciences Po montre qu’un Français sur deux est en situation de surpoids et/ou d’obésité. Avec toujours une prévalence pour les femmes, de fortes disparités géographiques et socio-économiques.

« Les résultats de l’enquête révèlent que, désormais, 17 % de la population française souffre d’obésité, soit près de 8 567 128 d’individus contre 15 % en 2012, et 2 % sont en situation d’obésité massive, soit plus d’un million de personnes, souligne David Nocca, président et cofondateur de la Ligue contre l’obésité et professeur de chirurgie digestive au CHU de Montpellier. Ainsi, 47,3 % des Français sont en situation de surpoids et/ou d’obésité, soit près d’un Français sur deux. » Une tendance inédite se dessine, alors que la prévalence des personnes en surpoids recule (30,3 %, - 2 points), celle des personnes en situation d’obésité continue d’augmenter. Elle a gagné deux points en huit ans (soit 13 % de hausse) et elle a doublé depuis 1997. Les femmes (17,4 % en 2020 contre 15,9 % en 2012) sont toujours plus touchées que les hommes (16,7 % en 2020 contre 14,3 % en 2012). Mais les progressions sont plus fortes chez les hommes, notamment concernant l’obésité massive : elle a été multipliée par trois en huit ans passant de 0,6 % à 1,8 %.

Fracture territoriale et sociale

Dans l’analyse de l’obésité, les disparités sont importantes. Qu’elles soient géographiques ou socio-économiques. On peut réellement parler de fracture territoriale. L’Île-de-France (14,2 %) mais aussi les régions du sud (15,9 % en Paca et 15,5 % en Occitanie) et de l’ouest (16,6 % en Nouvelle-Aquitaine et 14,4 % dans les Pays de la Loire) du pays sont relativement épargnées. Les régions du nord (22,1 % dans les Hauts-de-France) et de l’est (20,2 % dans le Grand Est) sont nettement plus touchées.

L’étude pointe également une réelle fracture sociale. « Il existe une corrélation entre l’obésité, le niveau d’études et la catégorie socioprofessionnelle, affirme David Nocca. Les cadres sont moins obèses que les ouvriers. » En effet, l’obésité est deux fois plus élevée chez les employés et les ouvriers, soit 18 %, que chez les cadres où elle atteint 9,9 %. Cela pose de réelles questions sur les politiques publiques mises en place, leurs modalités d’application et les moyens mis en œuvre pour toucher au mieux les populations concernées qui, petit à petit, peuvent s’écarter des structures de soins et mettre de côté le suivi global de leur santé. « Nous parlons beaucoup de nutrition et d’activité physique mais il existe un problème socio-économique, poursuit le président de la Ligue contre l’obésité. Nous avons mis en place une ligne d’écoute 100 % gratuite au sein de la Ligue(1). Il faut vraiment intensifier la prévention avec ardeur. L’image de l’obèse dans la société, et nomment la grossophobie, a des répercussions graves sur les patients et une dégradation de leur qualité de vie. » D’autant que l’obésité est fortement corrélée à l’hypertension artérielle (HTA), au diabète et à l’apnée du sommeil. Des problèmes de santé qui nécessitent un suivi.

Isabel Soubelet

1. Ligne d’écoute dédiée aux personnes atteintes d’obésité ou de leurs proches 100 % gratuite au 04 48 20 62 06 ou par mail : aide.obesite@liguecontrelobesite.org

Source : enquête ObEpi-Roche 2020 sur la prévalence de l’obésité et du surpoids en France. Elle a été menée auprès d’un échantillon de 11 827 personnes interrogées par Internet du 24 septembre au 5 octobre 2020.

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