Alors que le conseil national de l'ordre se réunit aujourd'hui, sans que l'on sache quel sera l'objet des discussions, le ministère réaffirme qu'il ne contraindra pas les infirmières à cotiser.
Comme nous l’annoncions début octobre, les membres du conseil national de l’ordre des infirmiers se réuniront aujourd’hui, lundi 5 décembre, rue Sainte-Anne, à partir de 10 heures. L’ordre du jour de ce premier conseil après la crise de cet été reste cependant inconnu - pour ne pas dire sous les verrous. Joint par la rédaction, Karim Maneri, secrétaire général de l’ordre, n’a d’ailleurs pas souhaité dévoiler son contenu. En revanche, il a indiqué que 108 000 infirmières seraient aujourd’hui inscrites à l’ordre. Parmi elles, 86 400 infirmières, soit quelque 80 %, seraient à jour de leur cotisation. Un bon résultat par rapport au tableau de marche qui avait été adopté en septembre dernier, dans le cadre du plan de redressement de l’ordre. Ce dernier prévoyait en effet d’engranger 89 387 cotisations au 11 décembre. L’objectif est donc réalisable et permettrait à l’ordre d’échapper à la déconfiture.
Mesure conservartoire
Par ailleurs, selon nos sources, les services juridiques du ministère de la Santé étudient les possibilités de prolonger les mandats des élus régionaux et départementaux arrivés à leur terme fin novembre. « La situation est plus complexe que celles des conseillers nationaux, car le mandat des élus locaux est effectivement achevé. On cherche des solutions et on va les trouver », assure-t-on au ministère. Pour mémoire, le 24 novembre dernier, soit la veille de l’extinction de certains mandats, un décret ministériel les avaient prorogés pour une durée de deux ans. « C’était une sorte de mesure conservatoire car on ne pouvait pas obliger l’ordre à organiser des élections qui lui auraient coûté 1,5 millions d’euros. Nous lui avons ainsi permis de ne pas boire la tasse », indique-t-on au ministère. En clair, le gouvernement ne voulait pas endosser l’habit du bourreau qui donne le coup grâce…
Le ministère confirme également qu’il ne prendra aucune mesure de contrainte à l’égard des infirmières qui ne veulent pas cotiser à l’ordre. « Si les infirmières veulent faire vivre leur ordre, elles savent comment faire. Nous sommes à quelques mois des élections présidentielles, et quelle que soit sa couleur, le prochain gouvernement aura une lecture politique différente vis-à-vis de l’ordre. En attendant, notre position est celle de la neutralité », confie le ministère.
Françoise Vlaemÿnck