L’ordre infirmier dénonce une « maltraitance constante »

17/02/2011

L’ordre infirmier dénonce une « maltraitance constante »

Après l’appel de la secrétaire d'Etat en charge de la Santé Nora Berra à faire des « propositions de sortie de crise », la réponse de l’Ordre national des infirmiers ne s'est pas fait attendre...

L’Ordre national des infirmiers a pris « acte des propos de Mme Nora Berra devant le Sénat mardi 15 février 2011 », dans un communiqué diffusé jeudi 17 février, où l’instance se dit victime d’une « maltraitance constante » de la part d’un ministère qui fait preuve d’une « méconnaissance persistante de l’Ordre ». L’avant-veille, la secrétaire d’Etat en charge de la Santé, dans le cadre de sa réponse à une question de la sénatrice UMP de Paris Marie-Thérèse Hermange, avait instamment demandé à l’ordre infirmier de faire des « propositions de sortie de crise », évoquant la situation financière « très délicate » de l’instance et accordant sa « confiance » aux IDE « qui ne sont pas inscrits à ce jour [à l'Ordre]", souhaitant "les voir tous continuer à exercer librement et sereinement leur métier" (voir ici).

« Grave préjudice »
« L’Oni ne connaît aucune crise en son sein », a rétorqué l’Ordre dans son communiqué, reconnaissant « en revanche, un grave préjudice causé par les intérêts particuliers qui veulent l’abattre ».

Après un bref rappel des missions et réalisations de l’Ordre depuis sa naissance, le communiqué insiste sur leur coût et réaffirme que « le montant de la cotisation (75 euros par an pour le régime général, NDLR) a été calculé au plus juste", arguant que toute cotisation « symbolique » comme l’exige le ministère en charge de la Santé, « reviendrait à rendre l’Oni lui-même ‘symbolique’ ou mieux , à le faire disparaître", ce qui, ironise le communiqué, serait « en effet, le moyen radical de sortir de la crise ».

L’Ordre revendique en outre des inscriptions « en augmentation régulière » : 83.390 inscrits au 15 février 2011, « soit 16% de la population infirmière ».

La CFTC appelle au boycott
Parallèlement, la fronde syndicale anti-ordre se poursuit avec l’appel de la CFTC au boycott de l’encadrement des stagiaires dans les services hospitaliers et des jurys d’examens 2011 pour faire cesser « le racket  organisé sur le dos des infirmières par la mise en place d'un ordre infirmier ».

Le syndicat chrétien estime que la cause anti-ordre a perdu un allié avec le départ de Roselyne Bachelot, ex-ministre de la Santé, qui avait publiquement apporté son soutien à la proposition de loi du député UMP du Bas-Rhin Yves Bur visant à rendre facultative l’inscription à l’Ordre des infirmières salariées. La CFTC dénonce ainsi « le harcèlement des Agences régionales de santé » depuis le retour aux affaires de Xavier Bertrand, « ministre qui avait soutenu la loi » portant création de l’ordre infirmier en 2006, et déplore la « pression » exercée par les ARS sur les établissements pour les encourager à « n'embaucher que des personnels s'étant acquittés de la cotisation de la honte ».

Cécile Almendros

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