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L’Ordre national des infirmiers (Oni) a organisé le 16 mai une Matinale, afin de faire un point d’actualité sur les différents dossiers en cours et affirmer sa posture sur l’évolution des compétences infirmières.
Premier point abordé : le texte de loi portant amélioration de l'accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé, de la députée Stéphanie Rist, adopté le 10 mai. Il acte l’accès direct aux infirmières en pratique avancée (IPA) dans le cadre d’un exercice coordonné entre professionnels de santé, hors Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). Elles pourront également primo-prescrire certains produits ou prestations soumis à ordonnance (un décret doit intervenir). « Une expérimentation sur cinq ans est toutefois prévue concernant l’accès direct en CPTS », a rappelé Patrick Chamboredon, président de l’Ordre.
Par ailleurs, le texte acte la possibilité pour les infirmières libérales (idels) de prendre en charge la prévention et le traitement de plaies, ainsi que de prescrire des examens complémentaires et des produits de santé. « On ne peut que s’en féliciter car un million de plaies chroniques sont prises en charge tous les ans, cette avancée va participer au désengorgement les hôpitaux », a soutenu Patrick Chamboredon. Et de poursuivre : « Plus généralement, ce texte est intéressant pour l’ensemble des professionnels de santé, qui pourront désormais couvrir plus largement et rapidement les besoins de prises en charge des patients. »
Révision du décret d’actesLe président de l’Ordre s’est par ailleurs félicité des annonces du ministre de la Santé, François Braun, le 12 mai, concernant le lancement des travaux sur le référentiel de compétences et la formation des infirmiers, pour une entrée en vigueur en septembre 2024. Une annonce dont la concrétisation est attendue depuis un an et demi ; en janvier 2022 Olivier Véran, alors ministre de la Santé, avait déjà annoncé le lancement de ces mêmes travaux. « Une refonte en profondeur du décret d’actes est indispensable afin de répondre à des objectifs variés, et ainsi revoir à la hausse les ambitions concernant l’exercice infirmier, a insisté Patrick Chamboredon. Nous ne pouvons pas nous contenter d’un toilettage du texte. Le renforcement de l’autonomie des infirmiers doit être acté, un changement que l’Ordre soutient depuis de nombreuses années pour permettre l’évolution de la profession. »
Cependant, un décret uniquement de missions n’est pas envisageable, le Code de la santé publique exigeant une identification claire de certains actes. « Il va donc falloir un panachage entre des actes et des compétences pour ensuite faire évoluer les maquettes de formation », a-t-il expliqué. L’Ordre plaide, entre autres, pour la création d’une consultation infirmière ou encore pour donner la possibilité aux infirmières d’effectuer de l’adaptation de posologie pour certaines pathologies. Des pistes qui seront discutées prochainement.