Plus de quinze ans après l'apparition d'une série de graves infections nosocomiales chez des patients, trois médecins comparaissent à Paris.
Le procès de la Clinique du sport s’est ouvert le 6 octobre dernier devant la 31e chambre correctionnelle du tribunal de Paris. L’instruction aura duré douze ans et concerne environ 60 personnes. Entre 1989 et 1993, des patients opérés à la Clinique du sport ont développé des infections à Mycobacterium xenopi qui ont entraîné des destructions osseuses graves.
La contamination s’est produite lors d’opérations du dos ou du genou. Ces infections sont liées à un déficit de stérilisation et à la réutilisation de matériel à usage unique. En outre, les personnes à risque n’ont pas été correctement informées durant les années qui ont suivi la découverte de cette contamination, ce qui a entraîné un retard de diagnostic et donc de traitement de la maladie.
«Sanction de la médecine-business»
Sur le banc des accusés, trois médecins (dont l'ancien directeur de la clinique), renvoyés pour «blessures involontaires ayant entraîné des incapacités totales de travail de plus de trois mois» et pour l’un des trois «non-assistance à personne en péril». L’affaire a démarré suite à un dépôt de plainte du mari de l’une des victimes, Alain-Michel Ceretti, qui a créé une association pour mieux défendre les intérêts des personnes contaminées.
L’avocat des parties civiles «ne pense pas qu’ils reconnaîtront leurs fautes mais espère que la justice le reconnaîtra». Il attend «une sanction de la médecine-business, quand l’argent prend le pas sur la santé publique».
Lise Kipman (avec APM)