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La Commission européenne a annoncé le 2 septembre soutenir une action financée dans toute l’Europe afin d’attirer et de retenir les infirmières, dont la démographie est au plus mal. Une mesure saluée et attendue par la Fédération nationale des infirmiers.
« Les infirmières sont l’épine dorsale de nos systèmes de santé et sont essentielles pour garantir que les patients reçoivent des soins professionnels de haute qualité lorsqu'ils en ont besoin », a déclaré, dans un communiqué de presse Stella Kyriakides, commissaire chargée de la santé et de la sécurité alimentaire au sein de la Commission européenne. « C’est la première fois que j’entends de tels propos vis-à-vis des infirmières de la part de représentants à l’échelle de l’UE », reconnaît Daniel Guillerm, président de la Fédération nationale des infirmiers (FNI). Et d’ajouter : « Jusqu’à présent, concernant notre profession, l’Union européenne se concentrait davantage sur les questions d’équivalence de diplôme ou sur la problématique des exercices transfrontaliers. Ce qui est assez inédit cette fois-ci, c’est la volonté affichée de la Commission européenne de vouloir prendre à bras le corps cette problématique démographique, car si la profession ne devient pas attractive, demain, au regard de la population vieillissante, nous allons être confrontés à un sérieux problème de prise en charge. »
DES MESURES ADAPTÉES À CHAQUE PAYS
La Commission européenne a signé un accord de contribution avec le Bureau régional de l'Organisation mondiale de la santé pour l'Europe (OMS Europe) afin d’aider les États membres à retenir les infirmières dans leurs systèmes de santé et à rendre la profession plus attrayante. Cet accord, financé à hauteur de 1,3 million d'euros par le programme EU4Health, prévoit des activités dans tous les États membres de l'UE sur une période de 36 mois. La commissaire explique que grâce à une étroite coopération avec les États membres, les organisations d'infirmières et les partenaires sociaux, l'initiative sera adaptée aux besoins spécifiques de chaque État membre.
Le financement comprendra la création de plans d'actions pour le recrutement et de programmes de mentorat pour attirer une nouvelle génération d'infirmières, ou encore l'élaboration d'évaluations de l'impact sur la main-d'œuvre infirmière afin de comprendre les problèmes à l'origine de ces pénuries structurelles. La Commission européenne prévoit également le déploiement de stratégies visant à améliorer la santé et le bien-être des infirmières, ainsi que la mise en œuvre d'opportunités de formations et d'actions pour s'assurer que le personnel de santé puisse bénéficier de la transformation numérique.
UN ENGAGEMENT DES TUTELLES
« Cette initiative rejoint ce que nous soutenons pour la valorisation de la profession au niveau national, poursuit Daniel Guillerm. Il faut la soutenir car elle présente le mérite de mettre le focus sur les problèmes et d’amener les décideurs à trouver des solutions. Il appartient maintenant à l’Etat français de se saisir de cette opportunité offerte par l’Union européenne pour soutenir l’attractivité professionnelle. » En attendant, la FNI rappelle que des textes importants pour la profession sont toujours bloqués au niveau des tutelles notamment celui portant sur la réingénierie de la formation et la future loi infirmière, « qui doit acter des évolutions professionnelles susceptibles de relever les défis de notre système de santé », conclut Daniel Guillerm.
Laure Martin