La commission Larcher veut
« développer les perspectives des professionnels non-médicaux », au moyen de la
« mise en place du LMD », du
« développement de nouveaux métiers », de la
« délégation d’actes » et du développement de « l’intéressement », indique le rapport sur les missions de l’hôpital, présenté à la presse le 10 avril à l’Élysée.
Le rapport, très axé sur le monde médical, propose
« d’engager fortement » la mise en place du cursus LMD : «
L’universitarisation des formations doit renforcer la richesse des formations professionnelles actuelles sans altérer leur réussite dans le cadre d’écoles professionnelles. Ces cursus doivent reposer sur des référentiels de formation élaborés à partir d’un référentiel des métiers et des compétences et permettant des cursus cohérents pour les différentes professions de santé. »« Le pilotage des maquettes de formation doit impliquer les ministères de l’enseignement supérieur et de la santé », poursuivent les auteurs du rapport.
Peu dissert sur les études paramédicales, Gérard Larcher a été plus inspiré par la formation des médecins, proposant d’engager plus précocement des
« formations à la recherche », de faciliter les
« séjours à l’étranger » et le retour dans des équipes d’accueil favorisant
« le parcours des individus d’excellence ». Seule allusion aux infirmières lors de la présentation des travaux, Gérard Larcher a souhaité que
« les liens entre l’infirmier libéral et le patient qui sort de l’hôpital soient plus forts. »Néanmoins, le rapport suggère la création d'une fonction de
« coordonnateur des soins » pour
« répondre aux questions relatives à l’hospitalisation et aux conditions du retour à domicile ». « Cette fonction, avancent les auteurs,
pourrait être exercée par un infirmier, devrait être clairement définie, professionnalisée et reconnue. Elle pourrait d’ailleurs être complétée, dans le champ libéral, par une réflexion sur l’intégration d’un honoraire de coordination dans la nomenclature des actes infirmiers. » Une idée reprise dans le chapitre sur la formation, pour laquelle Gérard Larcher voudrait favoriser
« la dimension de coordination de soins. »Interrogé sur la question financière, non abordée dans le rapport, il s’est contenté d’affirmer qu’
« un hôpital plus efficace sera un hôpital qui coûtera moins cher ». « Pour les Français, le nombre de lits ou le taux de l’Ondam [objectif national de dépenses de l’assurance maladie, ndlr],
ce n’est pas le sujet ! N’ayons pas les yeux rivés sur les indicateurs du passé », a poursuivi Gérard Larcher.
Dans son rapport, Gérard Larcher préconise également de sortir les établissements publics de santé du code des marchés publics pour les soumettre aux seules règles de transparence européenne, et de définir un nouveau contrat de service public pour les cliniques.
Il suggère par ailleurs d'accompagner le rapprochement d'hôpitaux publics sous la forme de communautés hospitalières de territoire, fondées sur des projets médicaux communs. Les rapprochements d'hôpitaux publics
« ne s'opposent pas au développement de coopération public-privé », selon Gérard Larcher, mais
« offrent une réponse à des situations de concurrence entre hôpitaux publics dans une logique de spécialisation et de complémentarité ».Enfin, la Commission Larcher souhaite définir de nouvelles règles de gouvernance de l’hôpital public, en transformant le conseil d'administration en conseil de surveillance, dont le président ne serait plus forcément un élu.
Le sénateur (UMP) des Yvelines a enfin proposé de sortir de la
« réunionite aiguë », cette
« maladie chronique » dont souffre, selon lui, l’hôpital.
A.L.G.