La communication alarmiste du ministère de la Santé à propos d’un médecin espagnol séropositif conspuée par des associations | Espace Infirmier
 
29/09/2008

La communication alarmiste du ministère de la Santé à propos d’un médecin espagnol séropositif conspuée par des associations

Les associations de lutte contre le Sida dénoncent avec force l’alerte sanitaire publiée mardi dernier par le ministère de la Santé à propos d’un médecin espagnol séropositif ayant pratiqué des IVG dans quatre cliniques barcelonaises et avec lequel des Françaises auraient pu être en contact.

L’alerte sanitaire qui apparaît en lettres rouges sur le site du ministère de la Santé indique que « les autorités sanitaires françaises ont été informées qu’un médecin espagnol ayant pratiqué des interruptions volontaires de grossesse au sein de quatre cliniques de Barcelone jusqu’au mois de novembre 2007 serait porteur du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) ». Suit la liste des établissements concernés : clinique TBC, clinique Emece, clinique Ginedemex et Fondation Morin.

Le ministère recommande aux patientes françaises « ayant eu recours à des actes médicochirurgicaux dans ces cliniques de consulter leur médecin traitant qui pourra, le cas échéant, leur prescrire un test de dépistage ». Il rappelle toutefois que « le risque de transmission du VIH du professionnel de santé au patient peut être considéré comme faible ».

Le communiqué du ministère de la Santé, jugé alarmiste par les associations, serait de nature à entretenir les préjugés, la psychose et la stigmatisation à l’égard des personnes séropositives. Le fait qu’un médecin soit séropositif ne constitue en rien un danger pour ses patients lorsque les normes d’hygiène et les protocoles sanitaires sont respectés, rappelle ainsi le Conseil national du Sida (CNS).

L’association Aides se dit également « très choquée » par la manière dont le ministère a communiqué sur cette affaire, bafouant au passage « le secret du statut sérologique » du médecin. Pour Aides, cette alerte constitue « une grave désinformation sur les risques de contamination médecin-patient ».

Selon un calcul du quotidien « Le Figaro », entre 700 et 800 Françaises se seraient rendues dans les cliniques concernées pour une IVG.

C. A. (avec APM)

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