La FHP demande la suppression des quotas d'entrée en Ifsi

24/10/2013

La FHP demande la suppression des quotas d'entrée en Ifsi 

La Fédération de l'hospitalisation privée estime que les quotas verrouillent l'accès à la formation, alors que le besoin d'infirmiers augmente. La Fnesi rétorque que l'insertion des jeunes diplômés est pourtant " très difficile ".

Faut-il supprimer les quotas d'entrée des instituts de formation en soins infirmiers ? A la faveur du Salon infirmier, le débat a été lancé par la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP). Dans un communiqué diffusé le 16 octobre, la FHP, qui emploie quelque 54 000 infirmiers (1) dans ses 1 100 cliniques et hôpitaux, appelle à une « mobilisation des pouvoirs publics sur la pénurie qui frappe cette profession ». Une pénurie due aux départs en retraite et, surtout, « aux quotas qui verrouillent l'accès à la formation », selon la FHP.

Abandons en cours de formation

Fixé par arrêté - 31 162 étudiants pour l'année 2012-2013, le quota connaît chaque année « une vraie déperdition », relève la fédération. « Moins de 28 000 candidats sont admis » et « 10% des étudiants abandonnent leurs études », plaide la FHP. Ce sont, donc, moins de 26 000 étudiants qui sont finalement diplômés au terme des trois ans.

Outre la suppression des quotas, la fédération réclame à nouveau la possibilité pour le secteur privé d'avoir des Ifsi pleinement reconnus par les pouvoirs publics. Sur les 327 instituts de France, un seul est issu de l'hospitalisation privée. La FHP demande également à ce que les aides-soignantes puissent passer le DE d'infirmier par VAE en deux ans, au lieu de trois.

« Les Ifsi n'ont pas les moyens »

Des demandes qui ne sont pas au goût de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi). « On ne peut pas purement et simplement supprimer les quotas d'entrée. Les Ifsi n'ont pas les moyens matériels et humains pour assurer une formation de qualité à davantage d'étudiants. Et ils ont déjà du mal à trouver des stages pour chacun d'entre eux et à les encadrer », soutient Karina Durand. La création d'Ifsi adossés à des établissements hospitaliers privés poserait des problèmes d' « harmonisation des enseignements », ajoute-t-elle. La Fnesi craint, par ailleurs, que ce soit « la porte ouverte à des frais d'inscription exorbitants ».

Quant à la mise en place d'une VAE en deux ans pour les aides-soignantes souhaitant devenir infirmière, la Fnesi rappelle que la 1ère année permet d'aborder la pharmacologie ou encore la physiologie. « Ce que l'on ne voit pas en formation d'aide-soignante. Elles devront donc rattraper ce retard », souligne Karina Durand.

Chômage ou pénurie ?

L'association d'étudiants s’étonne, enfin, d'entendre la FHP parler de « pénurie » alors que le chômage des infirmières continue d'alimenter les conversations sur les forums et les réseaux sociaux et que l'insertion des jeunes diplômés est actuellement « très difficile ». « Ils sont obligés de commencer par de l’intérim ou par des CDD. Il y a très peu de CDI », souligne la présidente de la Fnesi. « On manque d'infirmières dans les hôpitaux, mais c'est parce que les départs à la retraite ne sont pas remplacés et que les équipes travaillent à flux tendu, ce n'est pas dû à un manque de diplômés », argumente l'étudiante de 3ème année.

« En 2012, il y a eu deux sorties de promotion (2), relève Jean-Loup Durousset. C'était un phénomène exceptionnel. Le problème de la pénurie va se poser de nouveau. » Le secteur sanitaire et social « continue à créer des postes », notamment en médecine gériatrique et en SSR, affirme le président. Au sein des établissements de la FHP, 3 000 postes ont ainsi été ouverts en 2012, dont « la moitié d'infirmières ».

Aveline Marques


1- Chiffres de 2011.
2- La dernière promotion issue du référentiel de 1992 et la première de la réforme de 2009.

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