Pour la première fois depuis trente ans, l’indicateur de fécondité a atteint 2,0 enfants par femme en France en 2006, selon les chiffres sur la démographie publiés le 22 août par l’Insée.
Avec 796.900 naissances en France métropolitaine et 33.400 dans les départements d’outre-mer, la France a vu le nombre de ses naissances croître de 2,8% en 2006 par rapport à l’année précédente.
« Les naissances sont en forte augmentation en 2006 et atteignent leur niveau le plus élevé depuis 1981 », peut-on lire dans Insée résultats-Société n°84. Si la France n’a toujours pas renoué avec le seuil de renouvellement des générations (2,1 enfants par femme), en revanche, elle est clairement dans le peloton de tête de la natalité européenne, tout juste talonnée par l’Irlande (1,93 enfants par femme).
Hormis la France qui fait figure d’exception, une ligne de partage de la natalité coupe l’Union européenne des 25 selon un axe sud-ouest nord-est. Les pays du sud et de l’est (anciennes républiques soviétiques) pâtissent d’une natalité en berne tandis que ceux du nord (à l’exception de l’Allemagne) s’en sortent mieux.
Ainsi le Portugal, l’Espagne, l’Italie, la Grèce, la Slovénie, la Hongrie, la République tchèque, la Lituanie et la Lettonie n’atteignent pas 1,4 enfants par femme. La Slovaquie et la pourtant très catholique Pologne sont carrément en-dessous des 1,3 enfants par femme.
Au nord, Suède, Finlande, Danemark et Royaume-Uni sont tous entre 1,8 et 1,85 enfants par femme. Mais si la France affiche une bonne santé nataliste, la natalité s’y épanouit dans un cadre bien différent de celui des années du baby-boom, après-guerre. Ainsi l’âge du premier accouchement n’a-t-il jamais été aussi élevé, 29,8 ans en 2006. Et pour la première la même année, plus d’une naissance sur deux (50,5%) a eu lieu hors mariage.
Au 1er janvier 2007, la population française s’établissait à 63,4 millions d’individus. La forte natalité conjuguée à un recul des décès a entraîné en 2006 une croissance naturelle sans égale depuis plus de 30 ans. L’espérance de vie ne cesse de s’allonger, s’établissant à 77,2 ans pour les hommes et 84,1 ans pour les femmes.
C. A.