Les moyens nécessaires pour faire face au besoin croissant de soignants
auprès des personnes âgées dépendantes suscitent des débats.
« Il faut anticiper ! Nous allons avoir besoin de 400 000 professionnels d’ici 2015. 200 000 pour remplacer la vague de départs à la retraite, et 200 000 pour répondre à une population vieillissante dépendante qui va augmenter », déclare Jean-Jacques Tréogat, directeur général de l’action sociale, lors d’une conférence sur le recrutement et la fidélisation des équipes, sur le salon des métiers du grand âge, le 10 avril. « Et pour cela, il faut construire des passerelles entre les diplômes, faire jouer la validation des acquis de l’expérience, et rendre les métiers plus attractifs. La mise en place de groupements de coopérations sanitaires et médico-sociales devrait aussi permettre de décloisonner les petites structures et permettre une évolution de carrière. »
« Tsunami ». Face à ce discours optimiste, Claudy Jarry, président de la Fnadepa, adopte un autre ton. « En 2020, les vieux de plus de 80 ans seront 4 millions. Nous sommes face à un tsunami ! Les besoins seront inévitablement plus importants. » Là où les versions du ministère et de la Fnadepa diffèrent, c’est quand il s’agit de déterminer le « taux d’équivalent temps plein » nécessaire pour prendre en charge une personne âgée dépendante.
Le ministère se réjouit qu’il soit aujourd’hui à 0,57 par place d’hébergement. « Nous souhaiterions atteindre un ratio de 0,8 équivalent temps plein. En dessous, l’encadrement est trop faible, la prise en charge ne peut pas être de qualité, les conditions de travail sont difficiles et non conformes à l’éthique du métier de soignant, sans compter que les salaires ne sont pas à la hauteur de la pénibilité du métier… Tous ces éléments alimentent le manque d’attractivité du secteur. »