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La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et de la statistique (Drees) du ministère de la Santé a publié fin août une enquête sur la durée des carrières infirmières. Les résultats, comme on pouvait s’y attendre, ne sont guère encourageants.
54 %. C’est le pourcentage d’infirmières hospitalières qui, au bout de 10 ans de carrière, n’ont pas quitté soit l’hôpital public, soit le métier d’infirmière, soit les deux. Tels sont les résultats d’une étude rendue publique par la Drees le 24 août dernier. Celle-ci se fonde sur les données du « Panel tous actifs » produit par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui regroupe selon les périodes entre un actif sur douze et un actif sur 24, et couvre les professionnelles qui ont commencé leur carrière entre 1989 et 2019.
Dans le détail, les chiffres présentés par la Drees sont légèrement moins alarmistes qu’on pourrait le supposer à première vue. On constate en effet qu’en plus des 54 % d’infirmières hospitalières qui le sont toujours 10 ans après avoir commencé, 11 % sont infirmières salariées dans un autre secteur, et 7 % sont toujours salariées à l’hôpital, mais ne sont plus infirmières. Des chiffres auxquels il faut ajouter 10 % d’ex-hospitalières qui, au bout de 10 ans, exercent en libéral à titre exclusif.
De mal en pisReste que la tendance n’est pas bonne. Alors que 60 % des infirmières hospitalières qui ont commencé leur carrière entre 1990 et 1994 sont restées dans le métier au moins 10 ans, ce chiffre tombe à 50 % pour celles qui ont débuté dans les années 2010. Par ailleurs, les observations de la Drees s’arrêtent en 2019, c’est-à-dire juste avant le Covid et ses effets dévastateurs sur l’attractivité de l’hôpital.
L’Ordre infirmier ne s’y est pas trompé. « Il n’y a pas de crise de vocation dans le secteur infirmier, a réagi dans un communiqué Patrick Chamboredon, son président, s’appuyant sur le succès des Ifsi sur Parcoursup. En revanche, il existe, en effet, de nouvelles aspirations de la part de professionnels que le système hospitalier ne comble pas. »