24/10/2008

La mortalité maternelle en questions

L’unité de recherches épidémiologiques en santé périnatale et santé des femmes (U149) de l’Inserm vient de faire paraître dans le British journal of obstetric and gynaecology (BJOG. 2008 Oct ;115(11) : 1411-8) une étude portant sur le taux de mortalité maternelle en France (nombre de décès pour 100.000 naissances vivantes).

Si dans les pays industrialisés ce taux reste faible, l’enquête menée depuis 1996 a mis en évidence que ce risque de décéder des suites de grossesse concernait deux fois plus les femmes de nationalité étrangère (particulièrement d’Afrique subsaharienne) que les européennes.

Les femmes de nationalité étrangère présentent un taux de mortalité maternelle de 14,9 pour 100.000 entre 2000 et 2002 contre 6,8pour 100.000 pour les femmes françaises à la même période. Les chercheurs, après avoir étudié les décès maternels, leurs causes, leurs facteurs de risques et d’évitabilité, se sont arrêtés sur la question de la qualité des soins dispensés.

Le constat est sans appel : pour 78 % des femmes d’origine étrangère, la qualité des soins n’est pas optimale, contre 57% pour les françaises.

Les chercheurs ont mis en évidence que le risque de décès maternel « persiste chez les femmes étrangères, particulièrement pour des complications hypertensives et pour les femmes d’Afrique subsaharienne », pour qui la qualité des soins est moindre. Beaucoup d’hypothèses peuvent être entendues, les chercheurs préconisent quant à eux de mettre en place « des actions destinées à faciliter un suivi précoce de la grossesse, de renforcer le dépistage et la prise en charge de l’hypertension, particulièrement chez les femmes d’Afrique subsaharienne ».

L.K.

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