La pollution atmosphérique, 2e facteur de décès dans le monde

La 5^e édition du rapport State of Global Air 2024 réalisé pour la première fois en partenariat avec l’Unicef, publié fin juin par le Health Effects Institute (HEI), institut de recherche indépendant à but non lucratif basé aux États-Unis, fournit une analyse des données sur la qualité de l’air et les impacts sur la santé pour les pays du monde entier. Plusieurs points marquants apparaissent. Au niveau mondial, la pollution de l’air a un impact de plus en plus important sur la santé humaine. Elle a causé 8,1 millions de décès dans le monde en 2021 devenant ainsi le 2^e facteur de risque de décès y compris chez les enfants de moins de 5 ans. Le rapport précise que plus de 90 % de ces décès (7,8 millions) sont dus à la pollution atmosphérique par les PM2.5, ces « particules fines, dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres, si petites qu’elles restent dans les poumons et peuvent pénétrer dans la circulation sanguine. »  Issues principalement de combustibles fossiles ou induites par les transports, l’habitat, les activités industrielles, les feux de forêts, ces particules fines PM2.5 « contribuent aux gaz à effet de serre qui réchauffent la planète » et augmentent « les risques de maladies invalidantes pour des millions de personnes », souligne l’étude. On peut citer les pathologies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète, la bronchopneumopathie chronique obstructive (affection pulmonaire) ou encore le cancer du poumon. Le rapport précise que « pratiquement, tous les habitants de la planète respirent chaque jour des niveaux de pollution atmosphérique nocifs. »

En 2021, plus de 700 000 décès d’enfants de moins de 5 ans étaient liés à la pollution de l’air, ce qui en fait le 2^e facteur de risque de décès dans le monde pour cette tranche d’âge après la malnutrition. Les enfants sont donc une population particulièrement vulnérable avec des dommages qui peuvent apparaître dès la grossesse et des effets qui peuvent perdurer tout au long de la vie. Par exemple, les enfants inhalent plus d’air par kilogramme de poids corporel et absorbent davantage de polluants que les adultes, alors que leur corps et leur cerveau sont encore en développement. L’exposition des jeunes enfants à la pollution atmosphérique favorise la pneumonie, responsable d’un décès d’enfant sur cinq dans le monde, ainsi que l’asthme, la maladie respiratoire la plus répandue chez les enfants plus âgés. On note aussi que le taux de mortalité lié à la pollution de l’air chez les enfants de moins de cinq ans en Afrique de l’Est, de l’Ouest, centrale et australe est 100 fois plus élevé que celui de leurs homologues dans les pays à revenus élevés. A contrario, l’exposition à long terme à l’ozone qui a provoqué environ 489 518 décès dans le monde, dont 14 000 décès par maladies pulmonaires obstructives chroniques, touche les pays à hauts revenus, notamment les États-Unis où la concentration y est plus forte. Avec les effets du réchauffement climatique, les régions où le niveau de NO2 est élevé peuvent s’attendre à voir une augmentation des niveaux d’ozone, avec des effets sur la santé. Un point positif apparait toutefois dans le rapport : depuis 2000, le taux de mortalité lié à la pollution atmosphérique des enfants de moins de 5 ans a chuté de 53 %. Une baisse majeure en « grande partie liée aux efforts visant à élargir l’accès à une énergie propre pour la cuisine, ainsi qu’à l’amélioration de l’accès aux soins de santé ».