La psychiatrie hors les murs : la VAD

La visite à domicile en psychiatrie, a été l’enjeu des 14èmes journées nationales des CMP, organisées par Erap Formation les 14, 15 et 16 mai 2008. La pluralité des pratiques en la matière a rendu les témoignages du public majoritairement infirmiers très intéressants. Parfois prescrite par le médecin, mais pas systématiquement, la VAD (visite à domicile) est presque exclusivement menée par des infirmières. Elle pourrait bien être l’avenir du suivi des patients ayant des problèmes psychiatriques suivis hors du système hospitalier.
Alternative à l’hospitalisation intéressante, elle permet  d’éviter la mise en place de dispositifs lourds et coûteux tout en dispensant des soins dans le lieu de vie du patient. La VAD assure aussi le suivi des soins en post-hospitalisation.
Juridiquement, la visite à domicile suppose le consentement de la personne visitée. Cependant, elle peut parfois impliquer un positionnement délicat pour le professionnel, allant de l’obligation de soin (sinon le professionnel peut être accusé de non-assistance à personne en danger) à la violation de domicile. Ce paradoxe rend la nécessité d’un cadre éthique, basé sur le respect du patient, d’autant plus vive. Soigner dans l’intimité du patient implique une prise de distance du soignant tout à fait essentielle à l’égard du malade.  
Dès la première visite, l’évaluation du patient ainsi que la fixation de quelques objectifs en accord avec lui, permettent d’inscrire chaque visite dans un processus dynamique. Ces visites ont parfois tendance à s’ancrer dans une certaine chronicité. « Au bout de quinze ans, si le patient est prêt, il faut aussi savoir le lâcher ! » réagit une infirmière.
C.I.