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24/05/2022

La recette biterroise du service sanitaire

Trois formatrices de l’Institut de formation aux métiers de la santé (IFMS) de Béziers (Hérault) ont présenté lors du Salon infirmier, le 18 mai, la démarche adoptée pour construire le service sanitaire de leurs étudiants. Un dispositif en mode projet qui leur laisse une grande part d’autonomie. 

« Au départ, nous n’en voyions pas l’utilité », « pour nous, c’était une perte de temps », « les objectifs étaient flous », « j’ai eu des difficultés à comprendre ce qu’on attendait de nous ».  Lors de l’annonce de la mise en place du service sanitaire, les témoignages des étudiants en soins infirmiers (ESI) de l’IFMS de Béziers étaient sans appel. Les formateurs ont donc décidé de composer une « recette » pour donner toute sa valeur au dispositif. Ils ont commencé par identifier des populations cibles en fonction des besoins du territoire : la petite enfance et la périnatalité ; l’enfance et l’adolescence ; les jeunes en situation précaire ; les jeunes en formation ; les personnes âgées non institutionnalisées ; les populations fragilisées. Ils ont ensuite cherché des partenaires s’occupant de ces populations et acceptant d’accueillir les ESI de deuxième année pendant les trois semaines du service sanitaire. Le choix de l’affectation est laissé à l’étudiant. Ensuite, par groupes de quatre ou cinq, ils investissent le terrain pour répondre à un besoin de la population cible.

Hors temps, hors lieu, hors rôle

Le service sanitaire se base sur l’immersion des ESI dans leur lieu de stage. « L’objectif est de les plonger dans un milieu étranger et de les faire travailler en mode projet afin de faire ressortir leurs compétences », a expliqué Nathalie Izquierdo, cadre de santé formatrice. Pendant la durée du stage, les ESI sont hors temps. Ils établissent leur propre planning, sur une base de 35 heures par semaine, en fonction de leurs besoins. « Ils peuvent effectuer des allers-retours entre le terrain de stage et l’IFMS afin de comprendre la structure et les besoins de la population cible », a ajouté Nathalie Izquierdo. Avec les formateurs, ils effectuent des points quotidiens sur l’avancée du travail, l’organisation et la dynamique de groupe. Les ESI sont également hors lieu puisqu’affectés sur des terrains de stage qu’ils ne connaissent pas. Et hors rôle, en étant dans le cadre d’une mission différente de ce qu’ils ont l’habitude de vivre.

La construction du projet

Ce dispositif intégratif oblige les ESI et les partenaires à sortir de leur zone de confort pour construire un projet adapté à la population visée. Le service sanitaire leur permet de travailler différentes postures, notamment en étant auteurs d’un projet d’éducation et non plus étudiants. « Ils se sentent investis d’une mission », a rapporté Laurence Jajko, cadre de santé formatrice. Ils mobilisent les acquis théoriques pour avancer dans la construction du projet tout en utilisant les compétences de chacun. « Nous constatons que progressivement, ils adoptent une posture professionnelle pour mettre en place leur action éducative », a-t-elle ajouté. De leur côté, les formateurs sont des facilitateurs et des animateurs. « Nous aidons aux échanges, questionnons les étudiants, les amenons à confronter leurs idées, les guidons sur la méthodologie, les aidons à trouver un sens à leur travail », a énuméré Émilie Vidal, cadre de santé formatrice.

La satisfaction de tous

Au travers des témoignages, tous les étudiants reconnaissent la valeur ajoutée du service sanitaire, notamment l’intérêt de travailler en mode projet et de voir le résultat concret de leur travail. « C’est gratifiant de savoir que les outils mis en place sont encore utilisés », rapportent-ils. Une institutrice a retenu la notion de partage et d’échanges avec les ESI, qui ont monté un projet autour des écrans pour les classes primaires. « Grâce à leur venue et leur travail, j’ai poursuivi les actions mises en place avec les parents des enfants, a expliqué l’institutrice en question. L’aide de futurs professionnels de santé était vraiment intéressante. »

Laure Martin

À LIRE ÉGALEMENT

- Martin L., « Service sanitaire, un dispositif à clarifier », L’Infirmièr.e, n° 8, mai 2021.

- Lana S., « Service sanitaire : premier bilan  », L’Infirmière Magazine, n° 419, septembre 2020.

- Hunsinger V. et Ramsay K., « Agnès Buzyn : “Sept millions d’euros pour accompagner le service sanitaire” », Espaceinfirmier.fr, 28/02/2018.

- Gries L., « Service sanitaire : un démarrage inégal », L’Infirmière Magazine, n° 399, décembre 2018.

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