La réforme de la formation cadre sur les rails

24/01/2013

La réforme de la formation cadre sur les rails

La première édition des Rencontres annuelles des cadres, organisée par la Fédération hospitalière de France, a été l’occasion de dresser un point d’étape de la réingénierie du diplôme de cadre de santé, et des travaux de la mission Couty sur le « pacte de confiance à l’hôpital ».

Dans le contexte d’universitarisation de la profession infirmière, la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) a lancé, il y a un an, des travaux de réingénierie du diplôme de cadre de santé. L’objectif est de refonder le référentiel de formation des cadres en partant des activités et des compétences. La première phase de ces travaux, aujourd’hui achevée, a permis au groupe de travail pluridisciplinaire de retenir une approche métier. « Le statut de cadre regroupe au moins trois métiers distincts : le cadre responsable d’une unité de soins, le cadre soignant de pôle et le cadre formateur », a souligné Michelle Lenoir-Salfati, qui pilote ces travaux pour la DGOS, lors des Rencontres annuelles des cadres organisées par la Fédération hospitalière de France (FHF), le 22 janvier, à Paris.

Reconnaissance du rôle des cadres

Plusieurs grands défis ont été identifiés. S’agissant des cadres responsables d’une unité de soins, l’enjeu est d’organiser les soins et le parcours du patient au sein d’un territoire de santé, de constituer et manager un collectif de travail autour d’objectifs de qualité et de sécurité des soins, de mettre en œuvre un « management durable » des équipes, avec une attention particulière aux conditions de travail. Pour les cadres formateurs, il s’agit de construire une ingénierie pédagogique en lien avec l’université, d’accompagner l’alternance en formation mais aussi de contribuer au développement professionnel continu (DPC). « La première question qui se pose est de savoir s’il est nécessaire ou non de mettre en place deux formations spécifiques, avec des passerelles entre les deux métiers », a précisé Michelle Lenoir-Salfati.

L’accès au cursus, la durée des études, les modalités de reconnaissance universitaire du diplôme de cadre de santé seront au cœur des travaux de réflexion de la DGOS, cette année. Pour Edouard Couty, président de la mission de concertation sur le « pacte de confiance à l’hôpital », installée en septembre par la ministre de la Santé, il est aujourd’hui nécessaire de réaffirmer le rôle, la place et la mission de l’encadrement à l’hôpital. « La gouvernance et le fonctionnement de l’hôpital ne peuvent être réduits au binôme médecin-directeur ; nous ferons des propositions pour la reconnaissance du rôle des cadres », a-t-il ajouté. Le rapport de la mission est attendu dans les prochaines semaines.

Ajustements de la T2A

Outre une rénovation de la gouvernance des établissements de santé, la mission devrait aussi proposer des « ajustements » du système de tarification à l’activité. Édouard Couty a relevé plusieurs effets indésirables : un accent sur la quantité d’activités plutôt que sur la qualité, une concurrence sur un territoire de santé au détriment des coopérations, une rémunération incorrecte pour la prise en charge des maladies chroniques et des longs séjours. « Il semble pertinent d’imaginer un système de financement mixte, tarification à l’activité et dotation », a-t-il développé. « Les courts séjours MCO [NDLR: médecine-chirurgie-obstétrique] resteraient cependant tarifés à l’activité. »

Joëlle Maraschin

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