La réforme de la santé mentale se précise

26/03/2013

La réforme de la santé mentale se précise

Lors de la 2e rencontre nationale des conseils locaux de santé mentale, vendredi 22 mars à Lyon, la ministre de la Santé a tracé sa feuille de route. Priorités : accélérer le décloisonnement de la prise en charge psychiatrique et réviser la loi sur les soins sans consentement.

En pleine semaine d'information sur la santé mentale, les attentes des professionnels étaient fortes.  " Fortes et légitimes ", a estimé Marisol Touraine, en ouverture de la 2e rencontre nationale des conseils locaux de santé mentale (CLSM), vendredi 22 mars, à Lyon. " La prise en charge des maladies mentales hors des murs de l'hôpital est une transformation majeure, qui n'a pas atteint son terme ", a déclaré la ministre de la Santé, soulignant le rôle clé des CLSM.

Créées en 2000, ces instances de concertation et de coordination réunissent différents acteurs locaux (élus, professionnels de soin, bailleurs…) afin de mieux soigner et accompagner la souffrance psychique dans la cité. 65 conseils sont opérationnels à ce jour, couvrant 150 villes en France. Une cinquantaine sont en cours de création ou en projet, mais leur mise en place reste volontaire.
 
" Logique de parcours "
 
Face à un parterre de professionnels venus échanger sur leurs pratiques, Marisol Touraine a dit son désir de multiplier les études épidémiologiques afin de mieux connaître la réalité de la santé mentale, le suicide ou la dépression devant être traités en priorité. C'est le sens de l’observatoire du suicide dont elle a annoncé la création en février.
 
La ministre a également insisté sur la nécessité de " favoriser une logique de parcours ", qui ne dissocie pas le soin de l’accompagnement social, soulignant le rôle des équipes mobiles psychiatrie et précarité et des programmes expérimentaux d’insertion sociale et professionnelle. " Le médecin généraliste joue aussi un rôle central pour repérer, orienter et coordonner la prise en charge des personnes ", a-t-elle ajouté. " Une personne doit pouvoir être orientée, par son médecin généraliste, vers un psychiatre pour une prise en charge spécialisée, ou vers un hôpital psychiatrique si elle en a besoin, ou encore vers un service médico-social. "
 
Marisol Touraine souhaite également consolider le rôle institutionnel des patients et de leur famille, déplorant que le champ de la santé mentale compte encore trop peu d’associations. " La participation des associations à l’élaboration des politiques publiques, à la planification, à la formation, à la recherche et à l’évaluation est fondamentale. Je veux renforcer leur place et leur permettre d’être pleinement représentées au sein des structures et des différentes instances du système de santé ", a-t-elle insisté.
 
" La loi du 5 juillet 2011 comporte des avancées "
 
Tandis qu'à l'Assemblée nationale, une mission d’information sur la santé mentale, présidée par le député Arnaud Robinet (UMP), est en cours, la ministre a annoncé que la question spécifique des soins sans consentement devra être revue avant l'automne. " La priorité, c’est de garantir les libertés individuelles, tout en préservant la sécurité de nos concitoyens. La loi du 5 juillet 2011, en dépit de deux dispositions déclarées non constitutionnelles, comporte des avancées, notamment concernant l'intervention du juge des libertés et de la détention. Elle doit pouvoir fonctionner rapidement. La loi de santé mentale suivra dans un deuxième temps. "
 
Claire Angot

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