La réforme du système de santé prévoit de placer des « managers » à la tête des ARS et des hôpitaux
Le secrétaire général des ministères chargés du Travail et de la Santé, Jean-Marie Bertrand, souhaite que la direction des futures Agences régionales de santé (ARS) soit confiée à des personnes aux compétences de « manager ». Lors d’une table ronde sur la santé organisée hier au premier jour des Journées de la modernisation de l’Etat, M. Bertrand a insisté sur ce point, estimant que les directeurs d’ARS devraient posséder « une culture de la santé, mais aussi des compétences en gestion », qu’ils devraient être « des patrons, des managers ». Le rapport du sénateur Gérard Larcher sur les missions de l’hôpital, remis le 10 avril au président de la République, faisait déjà des recommandations en ce sens dans le cadre de la rénovation de la gouvernance des hôpitaux en proposant de renforcer les pouvoirs de gestion des directeurs et en diversifiant « les viviers de recrutement des chefs d’établissement ». Le rapport préconise un élargissement du recrutement des directeurs d’hôpitaux aux cadres du secteur privé après sélection par le Centre national de gestion (CNG) « sur des critères managériaux ». « Si l’hôpital n’est pas une entreprise », affirmait hier la ministre de la Santé Roselyne Bachelot lors des journées de la modernisation de l’Etat, « les impératifs de bonne gestion sont loin d’être incompatibles avec les exigences de qualité » des soins. Tout en clamant son « attachement » à un « service public » de qualité en matière de santé, la ministre a évoqué les défis d’une « compétition devenue totale » et « qui ne concerne pas seulement les entreprises », mais également les établissements de soins. Peu avant, Jean-Marie Bertrand avait présenté le modèle de fonctionnement des ARS. Ces nouvelles agences réuniront ainsi au niveau régional « les forces de l’Etat et une partie de l’assurance maladie » et elles seront pilotées, au niveau national par le conseil stratégique de la santé présidé par le ministre de la Santé ou par son représentant, le secrétaire général des ministères sociaux. Les ARS se verront confier les activités du secteur sanitaire aujourd’hui dévolues aux Ddass et aux Drass, soit 80% du total des activités des directions départementales et régionales des affaires sanitaires et sociales, a-t-il précisé. « Le levier essentiel des ARS, c’est de pouvoir compter sur une meilleure professionnalisation des agents de l’Etat, notamment dans les métiers de régulation et d’organisation de santé publique et en même temps faire en sorte que l’assurance maladie capitalise sur ses propres métiers, et notamment celui de la gestion du risque », a-t-il expliqué.
C. A.
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