La région PACA va lancer son pass santé-contraception

17/11/2011

La région PACA va lancer son pass santé-contraception

La région Provence-Alpes-Côte d’Azur, où les taux de recours à l’IVG sont parmi les plus élevés de France, élabore son « pass santé-contraception » destiné aux jeunes.

Comme l’ont fait avant elle d’autres régions de France - Poitou-Charentes, Ile-de-France, Rhône-Alpes - la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) va mettre en place un « pass santé-contraception » destiné aux jeunes. Depuis le 10 novembre, le conseil régional a monté un comité de pilotage chargé de développer ce nouvel outil dont le lancement est prévu pour début 2012. Objectif : garantir aux jeunes un accès gratuit et confidentiel à l’information, au conseil ainsi qu’à la prescription de moyens contraceptifs.
Le défi est réel pour la région dont les taux de recours à l’IVG sont souvent pointés du doigt. « Nous avons effectivement le taux d’IVG le plus élevé des régions de France, souligne Valérie Guagliardo, chargée de mission à l’Observatoire régional de la Santé. Selon une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) datée de 2007, la taux de recours à l’IVG est de 21/1000 en région Paca contre 15/1000 en moyenne en France métropolitaine. Et ce taux est encore plus élevé chez les 20 à 24 ans : il atteint 42,1/1000. »
 
L’éducation à la sexualité encore à la traine
Ces taux élevés de recours à l’IVG ne veulent pas pour autant dire que le recours à la contraception soit inexistant - selon les chiffres de l’ARS, 80% des jeunes de la région sexuellement actifs déclarent ainsi utiliser un moyen de contraception. Paradoxe ? Question complexe tout au moins, pour sûr. « Les inégalités sociales, économiques et territoriales » ne sont certainement pas pour rien dans ces niveaux élevés de recours à l’IVG, ainsi que le souligne le conseil régional sur son site internet. Le manque, pour les jeunes, d’information digne de ce nom joue certainement aussi. Et ce, malgré les nombreux effets d’annonce en la matière. L’éducation à la sexualité dans les établissements scolaires, rendue obligatoire par la loi du 4 juillet 2001, est encore ainsi trop souvent absente des collèges et lycées. Résultat : « les jeunes ne sont pas si bien informés que cela », commente le vice-président de la Région délégué aux affaires relevant des lycées, Jean-Marc Coppola.
Le pass santé-contraception de la région Paca s’inscrira dans le cadre du « contrat autonomie », un dispositif porté par le conseil régional et visant à faciliter le quotidien des jeunes de la région « On ne va pas refaire exactement ce qui se fait en Poitou-Charentes ou en Ile-de-France », assure Jean-Marc Coppola. Ambition du conseil régional : essayer de trouver une recette adaptée aux spécificités locales, en s’appuyant sur l’expertise du plus grand nombre possible d’acteurs engagés dans l’accompagnement sanitaire des jeunes - ARS, Assurance maladie, Centre régional d’information et de prévention du sida (CRIPS), Observatoire régional de la santé (ORS), Planning familial... Les groupes de travail du comité de pilotage devront plancher sur trois thématiques : l’accès à une contraception anonyme, gratuite et de proximité ; l’information et la prévention ; et la mise en réseaux et la formation des professionnels. Pour l’heure, la réflexion n’en est encore qu’à ses balbutiements. Et les débats au sein du comité de pilotage promettent des discussions animées. En témoigne ces propos tenus par un des experts lors du premier rendez-vous du comité, et pour qui « il faut dédramatiser le taux élevé d’IVG. En effet, rajoute-t-il, vaut-il mieux subir un avortement ou avoir une grossesse non désirée ? »

Marjolaine Dihl  

photo: © Katie Little - Fotolia.com

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