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« Dire la vérité » ou communiquer de mauvaises nouvelles, véritable défi éthique et relationnel, nécessitent un accompagnement spécifique des professionnels de santé pour développer les compétences relationnelles appropriées qu’il semble utile d’avoir anticipé et travaillé, notamment par le recours à la simulation. Alors que le principe d'autonomie du patient semble imposer une « transparence totale », la réalité clinique révèle des situations plus complexes où le droit de ne pas être informé peut se justifier. Dans la rubrique Éthique d'OSM, Pierre Roda et Marie-Aimée Segonds Bourgade nous invitent à une réflexion approfondie sur le sujet.
Un article de référence pour une meilleure compréhension des enjeux de la vérité dans les soins
EXTRAITS DE L’ARTICLE
• Qu’il s’agisse des soignants, des patients ou des familles, nombreuses sont les œuvres qui témoignent de la difficile question de la « vérité » dans les soins.
La « vérité » dans les soins, et plus précisément l’annonce d’un diagnostic de maladie incurable, sont générateurs de questionnement éthique. L’éthique fait partie de la vie des services de soins et doit mener à une réflexion pluridisciplinaire en intégrant l’avis du patient et de son entourage […]
• La vérité est singulière, personnelle, empreinte de nos vies et de nos représentations. La réaction à l’annonce d’un diagnostic est individuelle, imprévisible et mouvante (Moley-Massol, 2004), ce qui ajoute à sa complexité.
La vérité dite au patient par un soignant est d’abord un acte de langage, et celui-ci engage (Ricot, 2003).
Dire la vérité au malade, c’est mettre en contact deux subjectivités, deux sujets humains : d’un côté le soignant, qui ne veut pas la dire, de l’autre le patient, qui ne veut pas l’entendre [..]
• Même s’il existe un devoir de véracité dans le but de ne pas tromper le patient, en pratique, les choses ne sont pas si aisées. Au-delà de l’aspect « prescriptif », dire la vérité comme le rappelle Jacques Ricot « est un acte d’infinie modestie » (Ricot, 2003, p. 30).