La violence au grand jour | Espace Infirmier
 
La violence au grand jour

05/09/2013

La violence au grand jour

L'hôpital Nord de Marseille aurait été le théâtre d'une « prise d'otages », mi-août. Quelques semaines après deux autres agressions médiatisées de soignants, les ministres de la Santé et de l'Intérieur annoncent la réactualisation des conventions passées entre établissements de santé et forces de l'ordre.

Dans la nuit du 12 au 13 août, un patient aurait menacé pendant un quart d'heure avec une arme plusieurs membres du personnel soignant de chirurgie de l'Hôpital Nord (Assistance publique-Hôpitaux de Marseille). Une « prise d'otages », sur laquelle revient le journal La Provence dans son édition du jeudi 5 septembre, et qui, à l'époque, n'a fait l'objet d'aucune plainte, ni d'enquête.

Crainte des représailles

« Un patient est sorti de sa chambre et a fait irruption dans les couloirs du service, un revolver à la main (…) Il interdisait à quiconque d'entrer ou de sortir de l'unité, menaçant de buter le premier qui désobéirait ou qui donnerait l'alerte », raconte le Pr Pascal Thomas au quotidien régional. L'homme, hospitalisé pour une blessure par balle, était convaincu que ses agresseurs le recherchaient pour l'exécuter.

Il a rapidement été maîtrisé par la police, qui n'a pas retrouvé l'arme, avant d'être renvoyé chez lui. Selon la direction de l'AP-HM, les soignants n'auraient pas souhaité porter plainte par crainte des représailles. Le directeur de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône, Pierre-Marie Bourniquel, puis le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, ont assuré ce jeudi qu'il n'y avait pas eu de de prise d'otages. Une enquête a, néanmoins, été ouverte par le parquet.

Cet incident met une nouvelle fois en lumière les problèmes de violence à l'hôpital, quelques semaines après l'agression d'un infirmier aux urgences de La Conception, à Marseille, et d'une infirmière d'accueil au CH de Bourgoin-Jallieu (Isère). Sans compter toutes les agressions, physiques et verbales, subies au quotidien par les soignants, salariés ou libéraux, et souvent passées sous silence.

« Déclarer tout événement »

Dans un communiqué commun diffusé mercredi 4 septembre, Marisol Touraine et Manuel Valls « renouvellent leur condamnation des violences à l'encontre des professionnels de santé ». Les deux ministres vont « procéder au recensement des conventions existant entre les établissements de santé et les services des forces de sécurité de l'État », et à leur « actualisation » dans un délai de trois mois.

Objectifs : « une meilleure information et sensibilisation des personnels hospitaliers à la prévention et la gestion des conflits », faire le « diagnostic des situations à risque et des dispositifs de prévention », améliorer la sécurité y compris « le cas échéant » par « le renfort en personnels », et « actualiser les protocoles d'intervention des forces de sécurité ».

Marisol Touraine insiste également sur « la nécessité de déclarer tout événement d'insécurité ou tout acte de violence à l'encontre des professionnels de santé, des patients ou des visiteurs », au sein des établissements de santé comme en ville.

Aveline Marques

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