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À quelques jours de la Journée mondiale de lutte contre le cancer le 4 février, Unicancer, Patients en réseau et MSD France ont lancé le 29 janvier le Collectif Face au(x) cancer(s) qui annonce dix propositions, notamment en faveur de la qualité de vie des patients et de l’égalité des chances.
Avec environ 160 000 décès recensés par an et un nombre de nouveaux cas annuels en hausse constante, le cancer est la première cause de mortalité en France. Mais vingt ans après l’option du premier Plan Cancer, de nombreuses innovations permettent aujourd’hui aux patients de mieux vivre avec la maladie, voire de garder une vie sociale, familiale et professionnelle. « Nous assistons à une évolution de la recherche, voire à une révolution, à des innovations en termes de traitement mais aussi à des patients qui vivent avec des cancers chronicisés », souligne Sophie Beaupère, déléguée générale d’Unicancer. Dans la pratique, si la vie des personnes atteintes de cancer a changé, au moins en partie, des efforts restent à faire. « Nous devons accompagner davantage les personnes qui vivent avec un cancer, rendre concret dans l’esprit des gens la possibilité de vivre et de travailler avec la maladie, martèle, de son côté, Laure Guéroult-Accolas, fondatrice de Patients en réseau. C’est une véritable révolution à faire connaître et à accompagner. Il faut changer le regard de la société et travailler sur la représentation du cancer qui se heurte encore à de nombreux tabous. Les associations de patients, les patients experts et les patients partenaires peuvent libérer la parole dans les échanges avec les soignants et améliorer la qualité de vie des personnes. »
Fort de ces constats, le Collectif Face au(x) cancer(s) porte dix propositions élaborées en s’appuyant sur un conseil d’experts pluridisciplinaires (IPA, directrice des soins, médecin du sport, docteure en sociologie de la santé, économiste, médecin, patiente-experte…) répondant à deux enjeux majeurs : transformer la prise en charge des cancers en France pour améliorer la qualité de vie et renforcer l’espoir de guérison ; assurer l’égalité des chances face aux cancers au niveau de la prévention, du diagnostic, et de l’accès à l’innovation.
Coordination et pratique avancée« Dans la prévention et le dépistage, la coordination est essentielle, affirme la déléguée générale d’Unicancer. Il y a un enjeu majeur à développer les métiers en pratique avancée, les infirmiers mais aussi les techniciens de laboratoire. On sait que 90 % du parcours d’un patient va se dérouler en ville, les évolutions techniques et scientifiques sont portées par la ville. Nous devons aussi développer les programmes qui visent les publics à haut risque. » Et ce n’est pas Julie Devictor, Infirmière en pratique avancée (IPA) à l’hôpital Beaujon (AP-HM) à Clichy, présidente du Conseil national professionnel des IPA et docteure en santé publique, qui va la contredire. « Il faut améliorer la coordination des soins à l’intérieur des établissements et en ville, précise-t-elle. L’infirmière de coordination peut jouer un rôle important en orientant les personnes au bon moment et en aidant les patients les plus vulnérables. En ville, l’IPA peut avoir un rôle majeur dans le dépistage, elle peut faire de l’aller vers, prescrire des examens et jouer un rôle tout à fait complémentaire de celui du médecin. Elle peut renforcer les politiques de dépistage en direction des personnes à facteurs de risques. Cela relève d’une équipe pluriprofessionnelle et on doit travailler ensemble. »
Isabel Soubelet