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13/05/2024

Laurence Laignel : « Je vais porter la représentation associative française au SIDIIEF »

Le Secrétariat international des infirmières et infirmiers de l’espace francophone (SIDIIEF) a organisé, début 2024, des élections pour procéder au renouvellement de son conseil d'administration. Laurence Laignel, directrice des soins-coordinatrice générale des soins au CHU Angers, présidente de l’Association française des directeurs de soins (AFDS), est désormais présidente du collège des représentantes des associations pour le mandat 2024/2026. Comment apprivoise-t-elle cette nouvelle représentativité ?

 

Pourquoi avoir candidaté à cette fonction ?

Je suis directrice des soins, issue de la filière infirmière. J’ai découvert le SIDIIEF depuis que je suis à l’AFDS, qui en est adhérente depuis 24 ans. Pour autant, il est difficile de progresser dans la collaboration tant que nous ne sommes pas davantage inscrits dans la structuration du SIDIIEF. Selon moi, cette organisation est très importante pour les infirmières à plusieurs titres : pour la politique, la gestion des nouveaux métiers, la recherche. Ces thématiques nous sont chères en tant que directeurs des soins, car nous avons un regard singulier sur la profession infirmière, notamment sur l’évolution des pratiques professionnelles, l’articulation des parcours, l’évolution des compétences, le développement de la recherche en soins infirmiers. Nous avons cette volonté d’ouverture pour nous enrichir des expériences, des savoir-faire et pour articuler les nouvelles propositions et réflexions en étant plus proches de ce qui se fait sur le plan international. 

 

Quelles sont vos missions à ce poste ?

Je ne connais pas encore précisément l’étendue de mon rôle. Cependant, je vais être amenée à participer aux différentes thématiques que le SIDIIEF s’engage à travailler annuellement et à y apporter des éléments de réflexion à l’échelle internationale. Je vais porter la représentation française en sollicitant d’autres partenaires associatifs, pour partager un point de vue convergent, des éléments d’éclairage et de comparaison en lien avec l’exercice en France, et en participant aux travaux spécifiques conduits par le SIDIIEF.

 

Quel est l’apport de votre investissement au sein du SIDIIEF pour les infirmières françaises ?

C’est le vrai enjeu : savoir comment je vais pouvoir me nourrir et me servir de ces travaux, de ces réflexions collégiales pour les transposer dans des réflexions françaises…  

J’entends me servir de mon réseau avec des associations françaises comme le Comité d’entente infirmières et cadres (Cefiec) ou l’Association nationale des directeurs d'école paramédicale (ANdEP), avec lesquelles nous travaillons sur des chantiers comme l’universitarisation, la réingénierie de la formation et du métier. A cette échelle, je vais chercher à apporter les réflexions du SIDIIEF dans les travaux français. Je peux finalement en être l’ambassadrice afin de les partager et de nous en servir dans le cadre de l’élaboration des contributions que nous allons construire.

Je vais aussi voir de plus près ce qui se fait réellement sur le terrain dans les autres pays. J’ai par exemple été surprise de constater que le Canada s’interroge toujours sur l’évolution des compétences des infirmières en pratique avancée (IPA) alors que le métier existe depuis plus de 15 ans chez eux.

Il y a toujours des idées à prendre dans la manière d’aborder un sujet. Parfois, par nos cultures, les angles d’approche sont différents, ce qui peut être inspirant.

Concernant cette question de la représentativité, considérez-vous qu’en France, cette fonction relève de l’Ordre des infirmiers ?

Selon moi, c’est le cas pour les infirmiers. Mais ce n’est pas le cas pour les cadres de santé, les cadres supérieurs et les directeurs des soins. D’un point de vue juridique, la ligne managériale n’entre pas dans le domaine des soins directs aux patients de manière régulière. Or, l’Ordre a pour rôle de cadrer la pratique professionnelle des soins aux patients, de vérifier que les soignants sont habilités à dispenser des soins. Il est garant de leurs compétences. Dès lors que nous ne faisons pas de soins directs, nous ne sommes pas dans l’obligation d’adhérer. De plus, nous sommes responsables des paramédicaux en général et non des infirmiers en particulier. Pourquoi alors adhérer à l’Ordre infirmier et non à d’autres ordres ? 

Pour les infirmiers salariés, se posent un autre problème : l’Ordre n’est pas le seul garant de leurs compétences, l’encadrement des établissements l’est également. L’Ordre doit donc trouver la juste place pour collaborer avec nous, hospitaliers.

Auriez-vous un souhait pour cette journée du 12 mai ?

Mon souhait serait que l’on fasse valoir toutes les compétences qui fonctionnent au quotidien pour la prise en charge des patients. On parle souvent de ce qui ne marche pas, et peu souvent des succès. Pourtant, il est incroyable de constater toutes les réussites des prises en charge proposées par les infirmières. J’aimerais que ce jour permette de les montrer, afin que cela soit vivifiant pour tous, tout en valorisant la profession infirmière et l’équipe de soins.  

Propos recueillis par Laure Martin 

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