Douleur provoquée par les soins : c’était le thème de la 3e journée du Centre national de ressources de lutte contre la douleur (CNRD), qui s’est déroulée le 10 octobre dernier à Issy-les-Moulineaux. L’occasion de découvrir les travaux du Comité de lutte contre la douleur (Clud) du CH de Lannion-Trestel.
Recomposé en 2006, le Clud du CH Lannion-Trestel est une instance restreinte composée de 15 membres (3 directeurs, 1 médecin par pôle, 1 aide-soignante et 5 professionnels ressources douleur), qui a pour missions de définir les orientations stratégiques et de valider les travaux réalisés. Son objectif : créer un fondement, une culture douleur de l’établissement.
« De son côté, le groupe projet est chargé de mettre en œuvre de façon concrète, dans chaque service de l’établissement, les orientations définies par le Clud. Il est constitué de professionnels ressources douleur (infirmières titulaires d’un diplôme universitaire de prise en charge de la douleur) et de référents douleur (1 infirmière et 1 aide-soignante par service, 2 kinésithérapeutes, 1 sage-femme, 1 puéricultrice et une manipulatrice radio) », explique Marie Voiriot-Capelle, cadre supérieure de santé du pôle chirurgie du CH de Lannion-Trestel et chef du groupe projet.
Dans un premier temps, il s’agit d’évaluer la prise en charge de la douleur sur l’établissement par un audit dans les dossiers de patient, et une enquête de pratique auprès des professionnels de santé. Cet état des lieux réalisé, l’évaluation de l’intensité de la douleur des patients par les professionnels de soins doit être rendue systématique afin d’améliorer la prise en compte des douleurs à l’aide de protocoles médicaux ou de recommandations. Cela passe par le développement des compétences des référents qui seront les relais du Clud dans chaque service de soins. Dans cette optique, la formation des personnels médicaux et paramédicaux doit être généralisée et la complémentarité avec les établissements voisins poursuivie grâce à des échanges réguliers entre les membres des CLUD des établissements du territoire de santé (Interclud).
Le projet de soins reprend ces orientations stratégiques et prévoit d’élaborer un organigramme sur l’établissement, de mettre en place un classeur douleur dans tous les services, d’organiser l’évaluation de la prise en charge de la douleur sur l’établissement. Mais aussi d’actualiser le contenu de la formation continue institutionnelle pour l’ensemble des professionnels de santé, de développer les compétences des référents douleur par une formation spécifique de 4 jours avec un professionnel extérieur, de définir les grands principes de prise en charge de la douleur par des recommandations. Et enfin, d’accompagner les cadres pour mettre en œuvre dans leur service ces recommandations (en leur portant assistance lors des réunions avec les professionnels de leur service), afin d’harmoniser les pratiques sur tout l’établissement.
Marie Diebler