Le défi de la BPCO

Méconnue du grand public, la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) toucherait pourtant 3,5 millions de personnes en France. Le principal facteur de cette maladie respiratoire, définie comme une obstruction permanente et progressive des voies aériennes, est le tabac (90 % des cas). S'y ajoutent les polluants personnels et domestiques, la pollution urbaine et les infections respiratoires. Mais, ce sont surtout le manque de prévention et le sous-diagnostic qui font des ravages : trois malades sur quatre ignorent qu'ils ont une BPCO. Le diagnostic n'est souvent posé qu'après une hospitalisation. Lors de ses 5e rencontres, mardi 13 novembre, à Paris, l'association BPCO a tiré la sonnette d'alarme.

« Nouvelle médecine »

Si la maladie est maintenant mieux traitée, l'épidémie progresse et le financement des soins s’essouffle, malgré le plan national 2005-2010. L'association a notamment pointé le manque de lits de soins de suite et les faiblesses de l'épidémiologie de la maladie : son impact social, le nombre d'arrêts maladie qu'elle engendre et les comorbidités associées sont très mal connus.

« La BPCO est un très beau modèle d'innovation pour les années à venir », a affirmé le Pr Christos Chouaïd, pneumologue à l'hôpital intercommunal de Créteil. Le défi est de taille : il faudra développer une « nouvelle médecine », selon le Dr Marc Sapene, pneumologue et président de l'association Asthme et allergies. Cela passera par la mise en place de programmes d'éducation thérapeutiques pour renforcer l'autonomie des patients, de parcours de soins et de prévention, et par une réelle coordination des différents acteurs (médecins, pharmaciens, paramédicaux...). Encore faut-il en avoir les moyens.

Marie Lithomme