Le ministère de la Santé a lancé ce matin une campagne de valorisation des métiers de la santé, à destination, notamment, des jeunes de 15 à 25 ans.
Sous le slogan « La santé, c'est 200 métiers et autant de façons de voir son avenir », le ministère de la Santé a lancé ce matin une campagne de valorisation des métiers de la santé. « Cette campagne répond à un triple objectif : valoriser la diversité de ces métiers, qui doivent notamment s'ouvrir aux hommes (29% seulement des professionnels de santé sont des hommes) ; valoriser la dynamique du secteur de la santé qui est un secteur qui recrute ; et rendre hommage aux hommes et aux femmes qui exercent ces métiers », a expliqué Annie Podeur, directrice générale de la direction générale de l'offre de soins (DGOS) lors d'une conférence de presse.
Destinée avant tout aux jeunes de 15 à 25 ans, ainsi qu’aux personnes à la recherche d’une réorientation professionnelle, cette campagne, qui a coûté 1,34 million d'euros, se déroulera jusqu’au 31 mars, sous forme de spots radio, de bandeaux internet, et d’annonces dans les journaux, principalement dans la presse gratuite. Des affiches, éditées à 31 000 exemplaires, seront également diffusées dans les lieux accueillant des jeunes, les agences de Pôle emploi, les ARS, les établissements scolaires, etc. Et un espace internet est dédié à la campagne sur le site du ministère de la Santé.
La santé : gisement d’emplois
« Que l'on souhaite être au contact des patients ou non, que l'on soit fait pour suivre de longues études ou pas, que l'on préfère travailler en équipe ou en solo... Dans la santé, il y a forcément un métier qui correspond à chacun », arguent les affiches de la campagne. « Nous voulons, a expliqué Annie Podeur, montrer la diversité des possibilités de carrière dans la santé, et la variété des modes d'exercice (hospitalier, libéral, mixte...). » Un dynamisme renforcé, selon la directrice de la DGOS, par l’importance croissante des nouvelles technologies dans le monde de la santé.
« Le secteur de la santé représente qui plus est un gisement d'emplois considérable, non délocalisables. Un atout fort en ces temps de crise », a insisté Annie Podeur. « Au 1er janvier 2011, a-t-elle rappelé, 1 867 900 personnes exerçaient dans le secteur, ce qui représente 6,58 % de la population active. » Entre 2000 et 2010, ses effectifs ont progressé de 27 %. Les professions paramédicales en particulier ont connu une croissance importante : +34 % pour les infirmiers, +80 % pour les ergothérapeutes, +62 % pour les psychomotriciens et +23 % pour les sages-femmes… Et il devrait encore recruter, sous l'effet conjugué du vieillissement de la population et des départs à la retraite des professionnels. « Rien que dans la fonction publique hospitalière, les départs à la retraite sont estimés à 115 000 dans les cinq ans à venir », a souligné Annie Podeur, avant de rajouter que si la proportion est plus difficile à évaluer dans le secteur privé, celui-ci est également concerné par la campagne.
Certains métiers ont du mal à recruter
Au-delà des professions les plus connues, la campagne du ministère met en avant des métiers qui ont du mal à recruter, comme celui d'ambulancier – « les conditions de travail, les heures de week-end, les jours fériés font que c'est un métier qui n'attire pas », a expliqué Frédéric Tourneux, patron de l'Ourson bleu, une société de transport ambulancier. D'autres métiers, comme celui de psychomotricien, connaissent une « explosion de la demande », du fait notamment « des besoins croissants de professionnels auprès des personnes âgées ou des personnes souffrant de handicap » a souligné Annie Podeur. Au total le ministère met en avant 16 « métiers phares » ayant des besoins forts de recrutement : ingénieur biomédical, orthoptiste, ambulancier, ergothérapeute, manipulateur en électroradiologie médicale, psychomotricien, assistant de régulation médicale, aide-soignant, infirmier (notamment en psychiatrie), sage-femme, aide médico-psychologique, préparateur en pharmacie, contrôleur de gestion, secrétaire médical, technicien d'information médicale, et ingénieur en système d'information.
Pour mémoire, deux campagnes avaient déjà été lancées en 2006-2007 et en 2008 sur les métiers hospitaliers. Il semble qu’elles avaient été bien perçues, même si le bilan de la première opération était plus en « demi-teinte », a reconnu le délégué à l'information et à la communication du ministère, Laurent Setton.
Emmanuelle Debelleix