11/07/2008

Le nouveau plan de la MILDT met l’accent sur la formation des professionnels en addictologie

Le plan 2008-2011 de lutte contre les drogues et les toxicomanies prévoit de déployer un programme de formation sur les addictions à l’intention des personnels de toutes catégories non spécialisés en addictologie, y compris les médecins, notamment dans les services d’urgence, en psychiatrie et dans les maternités. «La Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (DHOS) a développé un module de formation sur cette thématique et une
évaluation est prévue en 2009», précise le rapport présenté mercredi par Etienne Apaire, président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les toxicomanies (MILDT).

Le gouvernement veut également « créer et mettre  à disposition des outils d’aide au repérage, au conseil minimal et à l’orientation, adaptés aux pharmaciens et à leurs équipes officinales, aux dentistes et aux infirmières libérales ».
Pour améliorer la prévention individuelle ciblée et la prise en charge, sera mis en place dans chaque établissement de santé « un correspondant local d’addictovigilance chargé de collecter les cas d’abus et de dépendance ».

Cette volonté gouvernementale de renforcer la formation des professionnels de santé s’appuie sur des données chiffrées : près de 20 % des patients hospitalisés ont une consommation abusive d’alcool –sans parler des autres produits-, et la même proportion se retrouve chez les patients qui se présentent aux cabinets des médecins généralistes.

Côté formation initiale, ce plan prévoit la création d’un module obligatoire d’addictologie de trois à neuf heures dès la première année du premier cycle universitaire des études médicales et paramédicales.

En outre, un module d’initiation aux pratiques addictologiques (prévention, dépistage, démarches thérapeutiques) devrait être mis en place dans le deuxième cycle des études de médecine, de pharmacie et de psychologie, et en dernière année du cursus de formation des infirmières, sages-femmes et travailleurs sociaux « sous forme d’un certificat obligatoire de 20 heures d’une unité d’enseignement ou bien de 2,5 crédits européens (environ 20 h) quand l’enseignement est organisé dans le cadre du  système Licence, Master, Doctorat (LMD) ».

Le plan triennal de la MILDT, articulé autour de 193 mesures, vise également à développer la recherche en addictologie. Le plan prévoit ainsi la mise en place « dès 2009 » d’un « dispositif de fléchage d’allocations doctorales sur le champ ‘drogues et comportements addictifs’ » qui devra se traduire par « le lancement chaque année d’un appel à projet de thèse avec pour objectif d’allouer une dizaines d’allocations de recherhe pour trois ans à de jeunes doctorants ».
Enfin, le gouvernement souhaite créer un master de recherche interuniversitaire en addictologie au niveau national.

Réagissant à la publication du plan, le président de la Fédération française d’addictologie (FFA), Michel Reynaud, s’est demandé dans un communiqué comment la MILDT pourraient mettre en œuvre toutes les mesures proposées  « avec aussi peu de moyens, un peu plus d’un million d’euros par an et par région ».
Le budget prévu pour l’exécution du plan s’élève à 87,5 millions d’euros sur 4 ans.

C. A.

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